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Contre l’ouverture du centre de rétention du Mesnil-Amelot 2

10 février 2010

La construction du nouveau centre de rétention du Mesnil-Amelot (77) est quasiment achevée. L’ouverture est prévue dans quelques semaines. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France.

Il s’ajoutera au premier centre de rétention du Mesnil-Amelot de 140 places.

L’entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d’industrialisation de la rétention. D’exceptionnel, l’enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un mode de gestion des populations migrantes.

Le centre de rétention comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 unités de vie de 40 places autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l’ensemble du camp. Des dizaines de caméras, des détecteurs de mouvements s’ajoutent à cet univers carcéral.

Présenté par l’Administration comme constituant deux centres de rétention il n’y a pas de doutes sur le fait que l’ensemble fonctionnera comme un seul centre de rétention en contradiction avec la réglementation. L’article R 553-3 du CESEDA limite à 140 places la capacité maximale d’un centre de rétention. Comme pour le centre de rétention de Vincennes, l’Administration utilise la fiction de deux centres de rétention côte à côte pour contourner cette interdiction.

Dans ce nouveau camp, les effets combinés du nombre de retenus, de la division en  » modules de vie « , des difficultés de circulation des retenus, limiteront considérablement la possibilité pour la société civile de connaître la réalité du fonctionnement d’un tel centre.

Dans ces conditions, la possibilité pour les étrangers d’exercer leurs droits et de bénéficier d’une véritable aide juridique est très limitée. Dans un avenir proche, les audiences du juge des libertés et de la détention (TGI de Meaux) auront lieu dans deux salles intégrées à un ensemble de bureaux de police attenant au camp. Ce juge sera compétent pour statuer sur la situation des retenus des centres du Mesnil-Amelot, c’est-à-dire 380 personnes. La masse de  » dossiers  » à traiter conduira à un traitement très rapide et superficiel de la situation de chacun.
C’est une véritable justice d’exception pour les étrangers qui s’organise.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c’est par exemple ce qui était le cas à Vincennes avant l’incendie du 22 juin 2008). Cet univers est celui de l’anonymat, de la déshumanisation des personnes. Comme la situation de Vincennes l’a montré le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide seront, encore plus qu’ailleurs, le résultat quotidien de cet internement.

Les associations signataires dénoncent cette criminalisation des migrants et s’opposent à l’ouverture de ce camp. Elles appellent les citoyens, les élus à se mobiliser contre l’internement administratif des étrangers.

Premiers signataires :
ADDE – Comede – ELENA-France – Emmaüs France- Fasti-Gisti – La Cimade – Ligue des droits de l’homme – Migreurop – MRAP – RAIDH-Réseau Education Sans Frontières – Secours Catholique – Syndicat des Avocats de France – Syndicat de la Magistrature- UNSA

Auteur: Service communication

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