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Maliens, et après?

15 mai 2013

Depuis le début du conflit malien et avant que la France ne décide d’y prendre part, nous avions pris l’habitude, dans le cadre de notre intervention au centre de rétention du Mesnil-Amelot, de saisir le ministère de l’Intérieur à l’arrivée de chaque Malien susceptible d’être renvoyé vers son pays d’origine. Les expulsions n’avaient cependant pas cessé.

Depuis le début du conflit malien et avant que la France ne décide d’y prendre part, nous avions pris l’habitude, dans le cadre de notre intervention au centre de rétention du Mesnil-Amelot, de saisir le ministère de l’Intérieur à l’arrivée de chaque Malien susceptible d’être renvoyé vers son pays d’origine. Les expulsions n’avaient cependant pas cessé.

En janvier 2013 la France s’engageait aux côtés de l’armée malienne dans ledit conflit.

La situation a subitement changé, durant plusieurs semaines, les ressortissants maliens avaient disparu des centres de rétention et notamment de celui du Mesnil-Amelot. Le peu d’entre eux qui y était enfermés étaient soit en réadmission vers un autre pays de l’UE, soit rapidement libérés.

Aujourd’hui, alors que le Mali est toujours dans le chaos, l’État français a relancé sa machine à expulser à l’encontre des ressortissants maliens.

En effet ces derniers temps la France a recommencé à arrêter et à enfermer des Maliens en situation irrégulière. Au centre de rétention du Mesnil-Amelot, nous avons alors repris nos saisines mais celles-ci restent lettre morte. *Les expulsions de Maliens ont donc repris. Le 26 avril, la presse s’est fait l’écho de l’une d’entre elles car Pascal Canfin avait alors refusé de prendre un vol pour Bamako à bord duquel se trouvait un ressortissant malien en voie d’expulsion. Le ministre délégué au Développement n’avait, lui non plus, pas réussi à faire infléchir le ministre de l’Intérieur qui n’a pas hésité à renvoyer vers le Mali en guerre un homme qui l’avait quitté à l’âge de trois ans et dont toute la famille réside en France. Certains commentateurs ont justifié cette expulsion en précisant que cet homme avait été condamné à une lourde peine. Or il venait de purger entièrement cette peine.

Les diverses réactions auraient probablement été différentes si l’on avait su que ce même 26 avril 2013 Monsieur B, autre ressortissant malien, arrivé en France le 19 février 2013 en vue de demander l’asile, après un passage en zone d’attente puis au centre de rétention du Mesnil-Amelot, se trouvait lui aussi dans le vol que le ministre a refusé de prendre.

Comme dans de trop nombreux cas, malgré le fait que la personne a toute sa vie en France ou qu’elle nécessite sa protection, nous n’avons pas pu empêcher ces expulsions dans un pays où les violences justifient toujours aux yeux du gouvernement le maintien la présence de l’armée.Depuis lors, d’autres ressortissants maliens ont été enfermés au Mesnil-Amelot, l’un, parent d’enfant français a finalement été libéré par le juge des libertés et de la détention, l’autre est toujours enfermé au centre, il a rencontré le consulat du Mali et risque de connaître le même sort que ses compatriotes dans les jours à venir.

Intervenante au centre de rétention du Mesnil-Amelot

Auteur: Service communication

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