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Le centre d’hébergement de Béziers

Le centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de La Cimade se situe au centre ville de Béziers dans l’Hérault. Il est installé dans un foyer collectif et offre une capacité d’accueil de 50 personnes. Salariés et bénévoles travaillent à l’accompagnement des personnes : le cœur du travail est la défense […]

Le centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de La Cimade se situe au centre ville de Béziers dans l’Hérault. Il est installé dans un foyer collectif et offre une capacité d’accueil de 50 personnes.

Salariés et bénévoles travaillent à l’accompagnement des personnes : le cœur du travail est la défense du droit d’asile. Il s’agit d’assurer un accès équitable pour tous à la procédure de reconnaissance du statut de réfugié, en offrant aux demandeurs d’asile des normes minimales d’accueil leur garantissant un niveau de vie digne.

Les objectifs du centre d’accueil pour demandeurs d’asile

Le CADA prend en charge l’accueil du demandeur d’asile dans sa globalité. Son rôle consiste à assurer :

  • Le travail d’élaboration des dossiers destinés à l’OFPRA et à la Commission des Recours des Réfugiés, ainsi que le lien avec les avocats.
  • L’accompagnement dans les démarches auprès de la Préfecture.
  • L’ouverture des droits à l’assurance maladie, le suivi médical.
  • L’organisation de la vie collective notamment par des réunions de résidents mais aussi des réunions d’information à thème.
  • La scolarisation des enfants.
  • L’accompagnement et le soutien psychologique.
  • L’ouverture des droits et la recherche de logement pour les personnes reconnues réfugiées ou régularisées.

De l'importance d'un accompagnement global

L’expérience du travail effectué au CADA permet de montrer tout l’intérêt de l’accompagnement des personnes considérées comme telles et non plus uniquement comme des dossiers à traiter. La multiplicité des interventions qui existent autour des réfugiés qui ne sont pas en CADA oublie de prendre en considération la personne dans son ensemble.

En ce sens, la spécificité et la grande compétences acquises par La Cimade en matière de défense juridique des étrangers ne doit pas faire oublier par exemple qu’une personne qui est inquiète parce que son enfant est malade sera peut-être moins disposée à parler de son dossier d’asile, ou qu’une personne qui a obtenu le statut de réfugié est parfois en proie à une grande inquiétude et incapable de faire face à ses nouvelles responsabilités…

L’expérience nous montre également qu’il y a des actions de défense des droits à mener en amont et en aval de la demande d’asile. Par exemple, l’accès aux droits sociaux (allocation, droits CAF, RMI…) ne fonctionne pas toujours de manière satisfaisante. Les acteurs habituels de ce genre de procédure (assistants sociaux, agents administratifs…) ont l’habitude de traiter des cas et de résoudre les problèmes de manière individuelle. Les associations de défense du droit d’asile sont peu présentes sur ces terrains qui mériteraient cependant tout un travail « politique » afin de faire avancer les choses de manière plus générale.

Le centre, un lieu ouvert sur la ville

L’activité générée par le foyer et tout ce qui a été mis en œuvre pour la réalisation de ce projet a permis de générer beaucoup d’enthousiasme et d’énergie pour un meilleur accueil des demandeurs d’asile hébergés au foyer mais aussi pour l’accompagnement et la défense des droits des étrangers de Béziers et des environs. En effet, le foyer joue également un rôle important dans l’animation de l’équipe de la Cimade de Béziers qui assure des permanences juridiques dans les locaux du foyer ou des cours de français pour les demandeurs d’asile. Cette dynamique a permis d’apporter, ces deux dernières années, un soutien très efficace à des familles Roms installées à Béziers et confrontées à la discrimination, pour ne pas dire à l’ostracisme, de l’administration et des institutions locales. Elle a permis, également, à l’équipe de la Cimade de Béziers de participer activement à l’animation du réseau RESF.

Il nous semble que le foyer de Béziers est un lieu intéressant dans la mesure où il permet de tenir ensemble un travail professionnel basé sur des valeurs et un engagement associatif. Cette position intermédiaire, si elle n’est pas toujours facile à tenir, est également un gage d’efficacité et de garantie que le travail se fonde sur une réflexion plus globale portant sur la situation des réfugiés.

l'histoire du centre

La « renaissance » du Foyer Rotonde-Solidarité

Le bâtiment qui abrite le foyer appartient à l’AFIH (Aide Française aux Immigrés de l’Hérault), association née le 30 juin 1952 sous l’impulsion d’un groupe d’amis et d’un prêtre, Blaise Gimenez dans le but d’assurer la défense des droits des populations étrangères aussi bien sur le plan social que dans leurs contacts auprès des administrations et des employeurs. Au printemps 1999 La Cimade Languedoc-Roussillon est à la recherche de lieux d’accueil pour les réfugiés du Kosovo, et l’AFIH décide d’offrir pour cet accueil son foyer situé rue de La Rotonde, en plein cœur de Béziers.

L’ouverture du foyer, le 1er décembre 2000, est dans le droit fil de ce qui étaient traditionnellement le rôle et la vocation de l’AFIH comme de La Cimade : l’accueil des réfugiés.

Durant cette période, l’arrivée en grand nombre de familles avec des enfants venant demander l’asile en France pose inévitablement la question de l’accueil et de l’hébergement. Le seul fait de voir des familles de demandeurs d’asile sans logement est intolérable et s’oppose à la notion même du droit d’asile. Avant même d’avoir reçu un quelconque financement, le Foyer de la Rotonde, grâce à des fonds propres, répond à cette urgence. Dès le 1er décembre 2000, il ouvre ses portes à une trentaine de demandeurs d’asile et le 1er mars 2001, le foyer accueille 30 personnes supplémentaires, des kurdes arrivés d’un bateau échoué sur la plage de Fréjus.

Le foyer offre ainsi l’expérience d’un « CADA » géré uniquement par des bénévoles (ainsi que le délégué régional Cimade). La Cimade et l’AFIH, grâce à l’engagement énorme des bénévoles et du poste régional Cimade prennent en charge un certain nombre de familles sur fonds propres à partir de janvier 2001. En accueillant ainsi les demandeurs d’asile, le Foyer Rotonde-Solidarité a pour objectif de leur faciliter l’accès à la procédure en ne laissant pas sans droit ni sans moyen les requérants qui se retrouvent durablement dans des situations d’attente. C’est la base même de la défense du droit d’asile.

Le foyer « Rotonde-Solidarité » reçoit l’agrément en tant que CADA

Le foyer « Rotonde-Solidarité » dispose d’au moins 60 lits. Devant l’affluence des demandes, la priorité d’accueil est donnée aux familles ainsi qu’à quelques personnes isolées qui sont dans des situations très difficiles. Cet accueil implique, au-delà de la seule question de l’hébergement, un accompagnement social et administratif.

Pour pouvoir s’inscrire dans la durée, La Cimade tente d’obtenir l’agrément en tant que centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), seul moyen d’obtenir un financement pérenne. Suite à une lutte déterminée et de multiples démarches, cet agrément est obtenu pour 30 places en novembre 2001. Le financement étant assuré, une équipe de 4 salariés peut être recrutée. Dans la foulée, 30 nouveaux résidents arrivent s’ajoutant ainsi aux 34 personnes déjà présentes (les kurdes de Fréjus étant partis entre temps).

Fin octobre 2002, le foyer accueille 79 résidents dont 42 enfants (30 résidents en CADA, une dizaine en accueil d’urgence et tous les autres en financement propre).

Le foyer de La Rotonde s’enracine et contribue à l’émergence d’un nouveau groupe Cimade à Béziers

En 2003, des travaux sont effectués dans l’immeuble qui abrite le foyer : aménagement de trois bureaux et d’une salle de classe, rénovation de blocs sanitaires, mise au point et financement d’un système de production d’eau chaude solaire. Cette année-là, le foyer accueille jusqu’à 24 familles, soit 83 personnes.

Le développement du foyer contribue à l’émergence d’un nouveau groupe Cimade à Béziers avec les activités créées autour du foyer : accompagnement des personnes, soutien scolaire, travail inter-associatif. En 2003 se met en place une permanence d’aide juridique pour tous les étrangers de Béziers et des environs, assurée par les bénévoles du groupe Cimade de Béziers.

Extension des places CADA au centre La Rotonde

Jusqu’en 2005, bien qu’agréé pour 30 places CADA et 10 places en accueil d’urgence, le foyer, du fait de sa surface, a toujours accueilli selon les périodes, de 20 à 30 personnes supplémentaires (jusqu’à 24 familles en 2003, soit 83 personnes). Le nombre de demandeurs d’asile ne cessant d’augmenter (65 506 demandes en France en 2004), la volonté de l’État étant de créer de nouvelles places, la nécessité d’étendre la capacité d’accueil des demandeurs d’asile nous paraît évidente. Un travail d’élaboration de projets mais aussi de persuasion des pouvoirs publics va être menée afin d’augmenter le nombre de places du foyer de La Rotonde.

Dès 2004, La Cimade de Béziers travaille afin d’obtenir l’extension des places CADA. Plusieurs projets sont proposés. Le comité régional de l’organisation sociale et médico-sociale (CROSMS) valide le projet à la fin de l’année 2005. La convention pour un CADA de 50 places est finalement signée en novembre 2006. Dès décembre 2006, les premières admissions sont effectuées. Cette extension est l’aboutissement d’un travail entrepris dès la reconnaissance officielle du foyer. Elle permet de fonctionner de manière beaucoup plus cohérente, d’une part parce qu’elle correspond plus à la capacité réelle du foyer et d’autre part parce qu’elle permet un bon équilibre de fonctionnement. En effet, la rotation des familles se fait de manière plus aisée et les ressources financières correspondantes permettent d’étoffer l’équipe des salariés (de 3 ½ à 5 postes) pour un travail plus efficace et une meilleure répartition des tâches.

 

©Vali, CADA de Béziers

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