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Pour la première fois à Mulhouse, une mobilisation pour l’hébergement des demandeurs d’asile

6 juin 2013

Depuis janvier, date à laquelle les Rédemptoristes ont mis un couvent vide à notre disposition avant de le vendre, le collectif Urgence Welcome se mobilise pour venir en aide à des familles de demandeurs d’asile laissées à la rue. Marinette Schmitt, bénévole à La Cimade, raconte…

Depuis janvier, date à laquelle les Rédemptoristes ont mis un couvent vide à notre disposition avant de le vendre, le collectif Urgence Welcome se mobilise pour venir en aide à des familles de demandeurs d’asile laissées à la rue. Marinette Schmitt, bénévole à La Cimade, raconte…

Pourquoi vous êtes vous mobilisés ? 

Cela fait quelques années qu’il y a des familles de demandeurs d’asile à la rue, mais en octobre 2012, c’était trop, c’est devenu insupportable. Les gens venaient à La Cimade d’abord pour demander à manger et un logement. Les papiers, cela passaient en second plan. À Mulhouse, le 115 refuse 50 familles étrangères par jour ! Celles-ci dorment alors devant la gare, qui ferme à 0.30h du matin et ouvre à 3.30h. Le Service d’urgence sociale, qui propose un accueil inconditionnel aux personnes sans domicile, doit faire face à un afflux toujours plus grand, avec certains jours, jusqu’à 250 passages dans ses locaux. Face à cela, s’est créée le collectif Urgence Welcome, avec l’association Accueil Demandeurs d’Asile ( ADA), le CCFD, La Cimade, la LDH, Emmaüs, la pastorale des migrants et le Conseil local de solidarité. Il s’agissait de s’unir pour trouver des solutions d’hébergement à ces personnes.

Comment avez-vous agi ?

D’abord, on nous a prêté un couvent où on a pu loger 5 familles dont 10 enfants et 2 personnes isolées. La nourriture venait de la banque alimentaire et nous avons payé les charges grâce aux dons reçus. La grande difficulté, ça a été de choisir les familles qui allaient être logées. Ça a été un peu la loterie. Les autres ont dû rester à la rue. Aujourd’hui, une des familles est partie et pour les autres nous avons trouvé des appartements. Urgence Welcome se transforme donc en association : 100 pour 1 hébergement, association qui va pouvoir signer les baux et payer les loyers. Un appel à dons a été lancé pour payer les locations. Urgence Welcome avait déjà lancé un appel aux dons et grâce à des articles dans des journaux nationaux, les chèques sont arrivés de toute la France.

Combien de temps ces familles vont-elles être hébergées ? 

C’est la grande question. Les demandes d’asile de ces familles ont été refusées par l’Ofpra et ils ont donc reçu des obligations de quitter le territoire français. Cependant, les recours auprès de la Cour nationale du droit d’asile sont en cours, et nous attendons également des réponses à des demandes de titre de séjour que nous avons déposées pour certaines familles. Certaines sont en France depuis cinq ans ! La majorité sont serbes, kosovars, albanais. Il y a aussi un Ghanéen, des Sri-Lankais…Tous recherchent la protection de la France.

Et pour les autres familles, restées à la rue ? 

Nous avons fait des référés auprès du tribunal administratif pour faire valoir leur droit à être hébergés. Car la plupart des familles à la rue ont déposé une demande d’asile et elles attendent la réponse de l’Ofpra. Le tribunal a ordonné à la préfecture d’héberger 6 de ces familles, celles qui ont des enfants mineurs. Les autres, sans enfants, restent à la rue…Maintenant, il faut veiller à ce qu’aucune famille ne soit mise à la rue pour libérer des places pour ces six familles.

Aujourd’hui, que projetez vous de faire ? 

La Cimade ne continue pas dans 100 pour 1 hébergement car nous n’avons pas les moyens, l’équipe de Mulhouse étant trop petite. Mais cette mobilisation nous a beaucoup appris. Plus de 80 bénévoles se sont engagés dans Urgence Welcome, des gens qu’on ne connaissait pas, qui ne savaient rien de La Cimade. Ils ont découvert le parcours du combattant d’un demandeur d’asile et sont restés impliqués. Ces mois de mobilisation m’ont aussi permis par exemple rencontrer les militants des autres associations, d’agir ensemble, de mettre un visage derrière les mails…Aujourd’hui nous aimerions garder cela. Que le groupe de bénévoles reste en contact, que les familles aussi, qui ont vécu 5 mois ensemble, ne se perdent pas de vue. On pense faire un repas solidaire ensemble par exemple et puis il faut voir. Il ne faudrait pas laisser tomber maintenant.

Voir d’autres reportages sur des mobilisations pour l’hébergement des demandeurs d’asile, à Dijon et à Montpellier.
Pour en savoir plus, voir le numéro 69 de Causes Communes « Un toit c’est un droit. Pour tous »

Auteur: Service communication

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