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Enfants étrangers : la rentrée derrière les barreaux

31 août 2011

Communiqué interassociatif

Communiqué inter-associatif  Le 1er août, le plus grand centre de rétention  administrative pour étrangers a ouvert à proximité de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle sur la commune du Mesnil-Amelot.  Profitant encore de la période estivale, ce véritable camp, de conception carcérale, « ouvre » désormais ses portes aux familles et donc aux enfants. En effet, ce jour, sont enfermés une mère de famille géorgienne et ses trois enfants de 5, 2 et 1 ans, tous nés en France. Alors même qu’un recours est en cours, ils ont été arrêtés à leur domicile, à Guéret dans la Creuse, le 30 août au matin. Le père lui n’était pas présent à ce moment-là au domicile.

Illégal car contraire à la Convention internationale des droits de l’Enfant, l’enfermement est au surplus, pour ces derniers, un véritable traumatisme, comme l’ont clairement affirmé diverses institutions indépendantes, telles le Conseil de l’Europe, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Défenseure des enfants.  Arrêtés avec leur famille dans des conditions souvent violentes, arrachés brutalement à leur vie quotidienne, privés de scolarisation et d’activités, ces enfants sont aussi confrontés à l’angoisse et à la dévalorisation de leurs parents qu’ils voient menottés, entourés de policiers , présentés devant des juges, tels des délinquants.

Les associations intervenant dans les CRA auprès des familles retenues, peuvent témoigner des symptômes révélateurs d’un délabrement psychique au quotidien, causé par la rétention sur les enfants. D’autant que la durée maximale de l’enfermement a récemment été portée à 45 jours, ce qui accroît encore les risques de psychotraumatisme.

Rappelons que les centres de rétention et zones d’attente sont les seuls lieux où des enfants de moins de 13 ans peuvent être enfermés, comme si le seul fait d’être étranger rendait cette maltraitance institutionnalisée acceptable.  Récemment encore, la juridiction de Lille a sanctionné cette pratique au motif qu’elle constituait un traitement inhumain et dégradant au sens de l’article 3 de la CEDH. La Cour européenne elle-même a condamné cette pratique dans une affaire concernant la Belgique.

Les organisations signataires dénoncent la banalisation de l’enfermement administratif, et la pénalisation du séjour irrégulier comme mode de gestion des étrangers. Avec l’enfermement de ces enfants et de  ceux qui suivront, c’est à la protection des plus vulnérables que le ministère de l’Intérieur s’en prend cette fois-ci,  toujours dans son obsession de la politique du chiffre en matière d’expulsions.

Signataires :

  • Observatoire de l’enfermement des étrangers (ACAT-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Anafé, Comede, Emmaüs France, Fasti, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l’homme, MRAP, Revue Pratiques, Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG)
  • Observatoire citoyen de la rétention 77
  • Réseau éducation sans frontières (RESF)

Auteur: Service communication

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