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Mais que fait la police ?

22 avril 2015

Confrontées à la police dans leur parcours migratoire et en France, les personnes étrangères sont souvent les victimes d’une politique discriminatoire : violence, enfermement, contrôle au faciès, politique du chiffre, rentabilité. La police joue un rôle incontournable dans la politique migratoire, quelle est sa responsabilité ?

Où sont les responsabilités ?

Les violences policières, verbales ou physiques, à l’égard des personnes étrangères existent et ne sont pas anecdotiques. La grande majorité des policiers agissent fort heureusement dans le respect des personnes et de la loi. Leur travail est difficile ; pour autant, les dérives et dérapages ne peuvent être minorés, passés sous silence, ou pire non sanctionnés.

Emmanuel Blanchard a raison de rappeler dans notre dossier qu’au moment d’entrer dans la profession, les nouveaux policiers sont représentatifs de la population française, avec ni plus ni moins de préjugés sur les personnes étrangères. Certes pour le constat, mais non pour ce que cela semble signifier. Les policiers ne peuvent pas se permettre d’être à l’image de la société. Parce qu’ils détiennent un pouvoir exorbitant de contrainte sur le commun des citoyens, parce qu’ils disposent de moyens coercitifs et sont armés, parce que leur cadre juridique d’intervention autorise beaucoup de choses, on ne peut pas se satisfaire de cet état de fait sociologique, aussi juste soit-il. Sur cette question des préjugés comme sur d’autres, l’exemplarité est de mise, pas la représentativité. Un mécanisme de recrutement et de suivi des parcours professionnels devrait ainsi rendre, dans la police, tout penchant discriminant ou raciste quasi impossible.

L’un des enseignements très intéressants de notre dossier porte sur la convergence de vue presque inattendue de nos différents contributeurs syndicaliste, avocat ou chercheur. Au-delà des responsabilités individuelles des policiers, ils pointent tous, également, la responsabilité de l’État, pourvoyeur de politiques publiques liberticides et sécuritaires, traitant les personnes étrangères comme des délinquants au seul motif de l’irrégularité de leur situation administrative, poursuivant une politique du chiffre, instrumentalisant des événements à des fins politiques.

Un exemple emblématique : Calais. Alors que l’ex-préfet du Pas-de-Calais vient d’être condamné pour détournement de pouvoir après avoir engagé des mesures collectives d’expulsion du territoire à la seule fin de vider la ville de migrants visiblement indésirables, alors que de nombreux témoignages attestent de violences policières avérées, dont beaucoup ont récemment été consignées dans un rapport de la très sérieuse organisation Human Rights Watch, le ministère de l’intérieur nie et conteste le phénomène, pour ne pas avoir, ainsi, à se poser la question des effets de sa politique locale. Incompréhensible…

Jean-Claude Mas – Secrétaire général de La Cimade

Causes communes n°84 – avril 2015

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Auteur: Service communication

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