Hébergement en Loir-et-Cher : chronique d’une lutte (en cours) pour la dignité
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Alain Bosc a participé du 9 au 16 juillet 2012 à une mission en Palestine et en Israël. Il nous livre deux témoignages sur la détention administrative recueillis à Ramallah.
Représentant la Cimade au sein du CA de la Plateforme des ONG françaises pour Palestine, Alain Bosc a participé du 9 au 16 juillet 2012 à une mission en Palestine et en Israël. Il nous livre deux témoignages sur la détention administrative recueillis à Ramallah.
Itiraf H. est actif dans la société civile palestinienne. Il a passé 32 mois dans les prisons israéliennes en tant que prisonnier administratif, en plusieurs périodes, car il a été arrêté arbitrairement à plusieurs reprises. L’armée israélienne est venue le chercher pendant la nuit sans lui dire où il serait conduit et pourquoi. Il a été emmené finalement dans une prison du Néguev où alternent périodes de grande chaleur et de froid intense. Il a cohabité avec les autres prisonniers dans une tente. Aucune visite n’était permise. L’administration pénitentiaire imposait des punitions, notamment sur la nourriture, obligeant parfois les prisonniers à acheter leur nourriture, d’autres fois non. Le plus difficile à supporter était l’absence de motifs et l’incertitude de la libération.
Mme H. est venue accompagnée de ses deux filles, 6 ans et 14 ans. Son mari, trésorier dans une ONG médicale, est incarcéré depuis 5 ans. Au total, il a séjourné 8 ans en prison, par intermittence. Dans son témoignage, elle raconte aussi que le plus difficile à supporter était l’absence de motifs et l’incertitude de la libération. Son mari peut être libéré et ré-emprisonné à tout moment. Elle peut lui rendre visite deux fois par mois, sauf s’il est puni et privé de visite. Elle ne peut rien apporter au prisonnier, ni vêtement, ni couverture, rien. Son mari a participé à la grève de la faim et a été puni pour cela. Il y a bien eu un accord mais il n’a pas été respecté. Sa fille aînée raconte que son enfance s’est construite autour de sa mère, son père étant absent. Pour elle, le plus difficile est de ne pas pouvoir se préparer à la libération de son père. S’il avait été condamné à 10 ans de prison, elle saurait qu’au bout de ces 10 ans elle le reverrait. C’est impossible dans le cas de la détention administrative.
Auteur: Service communication
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