Nous partageons :
- Un constat : Un nombre important de femmes et d’hommes meurent en prison (plus de 200 par an). Pour certain·e·s, la mort est naturelle, pour d’autres il s’agit d’un suicide, et d’autres encore décèdent du fait d’une agression. La mort est une chose qui peine à être connue en prison, et pourtant elle existe vraiment. Trop nombreux sont celles et ceux qui décèdent dans l’isolement et le dénuement parfois le plus complet.
- Une mémoire : Donner une identité et une matérialité symbolique à toutes ces femmes et ces hommes qui décèdent en prison, en organisant pour elles et pour eux, un rassemblement public annuel afin de faire mémoire de leur vie et de leur mort. Une lecture des prénoms, date, âge et mode de décès est faite. Des interventions de témoins œuvrant en prison, d’anciens détenu·e·s, de représentant·e·s d’associations et des familles sont réalisées durant cette manifestation.
- Une sensibilisation : Dans l’opinion publique, la question de la souffrance, de la maladie et de la mort en prison est bien souvent ignorée. Pourtant, la prison est un lieu où l’on peut souffrir, où l’on peut avoir à se battre contre la maladie qu’elle soit somatique et/ou psychiatrique, où l’on peut mourir. Le collectif veut aider à la prise de conscience de ces réalités méconnues et sous estimées.
- Une proposition : Nous déplorons d’avoir, encore, à faire le constat que des personnes meurent en prison. Nous déplorons que la mort de personnes incarcérées n’ait jamais été au cœur des débats sociétaux, et qu’à la dépersonnalisation réponde l’oubli. Nous déplorons que l’adaptation des conditions de détention tout comme la prise en compte du milieu hospitalier extérieur ne soient pas à l’ordre du jour des politiques mises en œuvre. Nous déplorons que, face à la restauration de l’estime de soi ne soit opposées que des politiques utilitaristes, chiffrées, dématérialisées.
Pour honorer la mémoire des femmes et des hommes qui décèdent en prison, dans le plus grand des silences, pour sensibiliser à la question de la souffrance, de la maladie et de la mort en prison, bien souvent ignorée, et pour rappeler que tout personne reste une personne jusqu’au terme de son existence, quoiqu’elle ait pu commettre :
Une lecture de leur prénom, de leur âge et de la cause de décès sera faite place de la République à Paris, le mercredi 11 juin à 18h30. Elle sera accompagnée d’interventions de témoins et de lectures de témoignages.

Associations organisatrices :

Auteur: Responsable national Prison