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Les migrations internationales : faits et chiffres

Migrant international : rappel de la définition de l’ONU

Plusieurs définitions des migrations internationales existent. Selon l’ONU, le terme de migrant·e international·e recouvre « toute personne se trouvant à l’extérieur de l’État dont elle possède la nationalité ou la citoyenneté ou, dans le cas des apatrides, de son pays de naissance ou de résidence habituelle. Ce terme englobe les personnes qui envisagent de migrer à titre permanent ou temporaire, celles qui migrent de manière régulière ou munies des documents requis, ainsi que les migrants en situation irrégulière »[1]. Le terme de migrations recouvre ainsi des réalités multiples, motivées par tout un ensemble de raisons et de facteurs.

Des migrations internationales à mettre en perspective

Selon les Nations Unies, si le nombre total de migrant·e·s internationaux·ales augmente, passant d’environ 150 millions de personnes en 2000 à 280,6 millions de personnes en 2020, son taux par rapport à la population mondiale reste stable. Les migrant·e·s internationaux.ales représentaient 3,6% de la population mondiale[2] en 2020, et, par comparaison, 2,8% en l’an 2000 et 2,3% en 1970. Ainsi, en 2020, 96,4% de la population mondiale vit dans son pays d’origine.

Contrairement à ce que les discours sécuritaires et alarmistes portent à croire, la majorité des migrations ne s’effectue pas des pays du Sud vers des pays du Nord (entendu vers l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et d’autres pays dits « développés »). Une grande partie des mobilités s’effectue dans un pays de la même région que le pays d’origine. Ainsi, en 2020, sur les 86,7 millions de migrant∙e∙s internationaux∙les résidant en Europe, la moitié était née dans un autre pays européen (50,5%)[3].

Voir https://www.lacimade.org/faq/comment-sont-orientes-les-flux-migratoires/

Par ailleurs, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estimait, mi-2022, que sur les 42,4 millions de réfugié·e·s et personnes en demande d’asile dans le monde, 74% étaient accueillies dans un pays à revenu faible ou intermédiaire, et 69% dans des pays voisins[4]. Dans le même temps, 53,1 millions de personnes ayant fui des conflits et des violences n’avaient même pas franchi une frontière internationale et s’étaient déplacées au sein de leur propre pays. À titre d’exemple, 6,8 millions de réfugié∙e∙s syrien∙ne∙s vivaient à l’étranger fin 2022, dont 5,4 dans des pays voisins (Turquie, Liban, Jordanie, Iraq, etc.), outre ses 6,8 millions de déplacé∙e∙s internes à l’intérieur de la Syrie.

La France comptait en 2020, selon les Nations Unies, 8,1 millions de migrant·e·s internationaux·ales sur son territoire, soit 12,4% de sa population totale. Cela faisait du pays, cette année-là, le 7ème pays d’accueil de migrants internationaux dans le monde (le 4ème en Europe derrière l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni). Il reste moins élevé que dans d’autres pays à haut niveau de développement la même année : 13,1% aux États-Unis et au Royaume-Uni, 14,2% en Espagne, 17% en Allemagne, plus de 20% au Canada et presque 30% en Australie[5]. Ces proportions, qui peuvent être perçues comme élevées, s’expliquent entre autres par le fait que les pays à fort niveau de développement sont les principales destinations, ainsi que les principales sources de départ des migrant·e·s internationaux·ales[6].

Le nombre de primo-entrant·e·s sur le territoire français a beaucoup diminué depuis le milieu des années 1970 : selon l’OCDE, le « flux d’immigration à caractère permanent »[7] en 2019 par rapport à la population totale de la France était de 0,4 %, soit plus faible que la moyenne de l’UE (0,8%), la Suède (plus d’1 %) ou de la Suisse (1,4%)[8]. Cela signifie que la France attire moins de personnes qui viennent s’installer durablement que d’autres pays à haut niveau de développement.

 

Quelles sont les principales causes des migrations internationales

Les raisons des migrations internationales sont multiples : il existe des types de migrations voulues ou forcées, temporaires ou de long terme, elles peuvent être le fruit de nombreux facteurs individuels et sociétaux. Leurs causes ne peuvent nécessairement se réduire à une raison principale, la migration pouvant être le fruit de facteurs économiques, politiques, environnementaux, récréatifs, etc.

Quelques soient les raisons de migrer pour une personne seule ou un groupe de personnes, la migration a un coût : transports, documents, hébergement, etc. Pour les migrations régulières comme irrégulières, les personnes doivent mobiliser des ressources importantes pour entreprendre le départ de leur pays d’origine ou de résidence. À titre d’exemple, un voyage d’Afrique vers l’Europe coûtera en moyenne 2710 dollars américain, et représente entre 6 à 20 mois de revenus mensuels, selon le niveau de vie dans les pays, pour la personne souhaitant s’y rendre[9].

 

Pour aller plus loin :

La Cimade, Petit guide Lutter contre les préjugés sur les personnes étrangères, édition 2022

La Cimade, Petit guide – Comprendre les migrations internationales, édition 2016

[1] Adapté du HautCommissariat aux droits de l’homme, « Principes et directives recommandés sur les droits de l’homme aux frontières internationales », note de bas de page 2

[2] Organisation des Nations Unies, Département des Affaires Économiques et Sociales, « Migrations Internationales 2020 », Table des annexes, International migrant stock 2020, p. 45

[3] Organisation Internationale pour les Migrations, « État de la migration dans le monde 2022 », p. 90 et 91, 2022

[4] Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, « Tendances Mondiales à la mi-2022 », p. 2

[5] Organisation Internationale pour les Migrations, « État de la migration dans le monde 2022 », p. 215, 2022

[6] Organisation Internationale pour les Migrations, « État de la migration dans le monde 2022 », p. 216, 2022

[7] Définition OCDE : nombre de personne entrant de façon régulée pour s’installer dans le pays de destination.

[8] Ministère de l’Intérieur, « La population étrangère en France et dans les autres pays », 2020

[9] PNUD, Au-delà des barrières : voix des migrants africains irréguliers en Europe, Figure 32, p. 42, 2019

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