
La Cimade présente en prison auprès des personnes étrangères incarcérées
La Cimade accueille, informe et aide dans leurs démarches les personnes étrangères incarcérées.
La Cimade intervient en prison afin de matérialiser l’accès au droit des personnes étrangères détenues : 170 bénévoles entrent dans plus de 75 prisons afin d’informer les personnes de leurs droits et de les assister dans les démarches supposées par leur situation. Depuis 2007, l’activité est prise en compte par un protocole national signé avec l’administration pénitentiaire.
Rien ne justifie une différence de traitement entre les personnes détenues au seul regard de leur nationalité : là où la loi pénale ne distingue pas, il n’y a pas lieu de distinguer. Pourtant, face aux difficultés spécifiques qu’elles éprouvent, La Cimade agit pour que les droits des personnes étrangères détenues soient effectifs.
Afin d’assurer cette activité auprès d’une population représentant un quart de la population détenue (24,9% au 1er octobre 2021), La Cimade organise, depuis 1946, une présence au sein des prisons : l’intervention se déroule indistinctement auprès des femmes et des hommes, des personnes prévenues et condamnées, en maisons d’arrêt comme en établissements pour peines. L’association intervient de manière ponctuelle auprès des mineur·e·s, et développe une action auprès des sortant·e·s de prison.
L’intervention se veut humaine, concrète et transversale : nous écoutons les situations, donnons les explications utiles, apportons des réponses aux questions juridiques, rédigeons des requêtes avec les personnes que nous rencontrons et travaillons avec l’ensemble des acteurs et actrices concerné·e·s. Les intervenant·e·s de La Cimade agissent dans la confidentialité, le respect de la parole donnée et l’indifférence au passé pénal.
Depuis la pandémie, les équipes de La Cimade réalisent 4 000 entretiens auprès de 2 000 personnes détenues (lire le rapport d’activité pour l’année 2021).
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L’incarcération des ressortissant·e·s étranger·e·s recouvre de nombreuses spécificités. La peine de prison multiplie la vulnérabilité et l’isolement des personnes étrangères, qui se retrouvent confrontées à des discriminations textuelles ou pratiques, des difficultés liées à la langue, à la maîtrise de l’écrit, ou à la complexité croissante des démarches.
La nationalité constitue trop souvent une forme de double peine, ce qui entraîne un « vécu carcéral différencié » mais favorise aussi la mise au ban des personnes étrangères détenues. Du fait de l’absence de mesures spécifiques, la prison devient productrice d’irrégularités. Pourtant, le temps passé en prison doit être un temps utile pour préparer le retour à la vie hors les murs.
Ainsi, l’action développée derrière les murs permet à l’association de développer et d’asseoir une connaissance technique et pratique qui se situe à la confluence du droit pénitentiaire, du droit de l’exécution des peines et du droit des étrangers. La Cimade souhaite ainsi déconstruire la pénalisation dont les personnes étrangères font l’objet.
La Cimade assure donc un devoir de témoignage, de formation, d’analyse, de sensibilisation et de dénonciation des conditions d’incarcération des personnes étrangères. Pour ce faire, l’association informe les personnels de l’administration pénitentiaire, porte des propositions politiques, et travaille en lien étroit avec les autres associations dites prison-justice.
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Pour contacter La Cimade en prison, vous pouvez écrire aux équipes, ou directement à : commission.prison@lacimade.org
Chiffres 2019 prison – rétention – Document à télécharger
La plupart du temps, les démarches initiées depuis la prison doivent se poursuivent après la libération. Ainsi, La Cimade tient une permanence spécifique à destination des personnes sortantes de prison, ou à destination des personnes détenues dans des lieux où nous ne sommes pas présent·e·s.
L’action se concentre autour de la réponse aux courriers des personnes détenues, la réponse aux sollicitations extérieures (par mail ou par téléphone, et qui proviennent de structures dites « prison-justice », de familles et proches de personnes détenues, d’avocat·e·s, de conseiller·e·s pénitentiaires, etc.) et le suivi des personnes qui font appel à nous après leur sortie de prison. Attention ! Il ne s’agit pas d’une permanence d’accueil : la permanence reçoit sur rendez-vous uniquement.
> Contacter la permanence « Etranger·e·s Jutice »
Dans cette vidéo de 4 minutes, la parole est donnée à quatre bénévoles de La Cimade. Ils et elles témoignent de leur expérience d’accompagnement en détention et répondent à trois questions : Pourquoi êtes-vous bénévole en prison avec La Cimade ? Quelle est votre mission en prison ? Avez-vous une expérience marquante ?