Avec ses deux pièces inspirées par la nostalgie d’un ailleurs perdu, la musique de notre concert du 10 mai s’adresse au cœur de ceux qui ont vécu la séparation, la perte, l’exil.
Le Russe Tchaïkovsky garde un souvenir idéalisé de son séjour dans l’Italie méditerranéenne, et tente, par la musique, d’en retrouver ses parfums, ses couleurs, ses rythmes euphorisants, à son retour dans sa froide Saint-Pétersbourg. Max Bruch, au sortir de la première guerre mondiale qui a dévasté l’Occident et ruiné son Allemagne natale, se réfugie dans le souvenir de l’âge d’or de la musique du XIXème siècle et de ses fééries. Mais de ces nostalgies ne naît pas une musique triste, au contraire !
Tout au désir de reconstruire un monde musical idéal, les deux compositeurs s’attachent, entre les instrumentistes, à tisser des liens complices et presque fraternels. La suggestion de l’un est reprise, commentée, soutenue par l’autre, puis par la masse entière, donnant parfois à ces petites formations d’instruments à cordes l’allure de véritables symphonies.
Petit nombre, mais grands rêves; moyens modestes, mais grands effets; sentiment de la perte, mais joie de la construction : les auditeurs qui connaissent l’action de La Cimade pourront y voir à bon droit un hommage.
C’est bien dans cet esprit de partage et d’amitié que les musiciens, tous issus d’orchestres symphoniques prestigieux, ont souhaité proposer ce concert.
Mercredi 10 mai à 20h30 – Foyer du Temple de l’Âme, 7 bis rue du Pasteur Wagner 75011 Paris
Participation libre, au profit de La Cimade.