Résumé
Alors que la Cimade mène une action d’assistance auprès des étrangers internés dans les camps durant la Seconde Guerre mondiale et à la Libération, la Guerre d’Algérie réoriente le répertoire d’actions de l’association qui s’engage en faveur de l’indépendance du peuple algérien.
Son action sociale et assistantielle en Algérie, en particulier dans les camps de regroupement auprès des civils comme des prisonniers FLN en métropole, la conduit à verser progressivement dans un soutien politique clair en faveur du FLN.
À Marseille, le local d’alphabétisation du 43, rue d’Aix, ouvert dès 1956, devient le « consulat temporaire et officieux du FLN » qui réceptionne les libérés des camps d’assignation jusqu’à l’Indépendance le 5 juillet 1962.
Parallèlement, les « retombées » de l’Indépendance ont pour corollaire le rapatriement des familles de harkis en France, « réfugiés » en danger face aux représailles en Algérie, dont le sort devient une cause pour la Cimade car en juin 1962 près de 30 000 d’entre-eux affluent dans des camps de transit et de reclassement.
A partir de la Guerre d’Algérie, l’engagement de la Cimade dans la lutte pour la libération des peuples, en pleine émergence du Tiers-Monde, s’inscrit durablement dans son ADN tout comme l’aide au développement, la défense de la dignité humaine et des droits des étrangers. »