Quels sont les impacts économiques de la migration ? Pas facile de trancher dans ce débat, tant les données sont complexes et pas toujours accessibles. Peut-on tenir compte des dépenses publiques pour les immigrés en matière de santé, d’éducation, de logement ou d’emploi sans estimer ce qu’ils rapportent en payant des cotisations, des impôts, la TVA et en occupant des emplois spécifiques ? Est-il possible d’évaluer le coût de l’immigration sans intégrer les dépenses des politiques répressives ? Comment mettre dans la balance les transferts de fonds vers les pays d’origine ?
Ouvrir ce débat, c’est se demander si une évaluation purement économique de l’immigration ne néglige pas d’autres aspects moins quantifiables, démographiques, culturels et politiques. Un débat utile pour trouver des répliques aux préjugés les plus courants dans ce domaine : « un immigré, c’est un chômeur en plus »… « on n’a pas les moyens d’accueillir toute la misère du monde »… « les immigrés viennent en France pour toucher les allocations ou se faire soigner »…
Débat organisé par la revue Causes communes avec la participation de Jean-Christophe Dumont (chef de la Division des migrations internationales de l’OCDE), François Gemenne (chercheur et enseignant en sciences politiques à l’Université de Liège, à l’Université de Versailles et au CERI-Sciences Po) et Lionel Ragot (professeur d’économie à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et conseiller scientifique au CEPII).