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Atelier Mots photos

Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, un groupe de femmes en situation d’exil s’est rassemblé autour de la question des violences spécifiques auxquelles elles peuvent être exposées en tant que femmes exilées avec une photographe Fatoumata DIABATE. De leur rencontre est né un projet de mise en photographie de leurs mots et de leur vécu.

Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes, un groupe de femmes en situation d’exil s’est rassemblé autour de la question des violences spécifiques auxquelles elles peuvent être exposées en tant que femmes exilées.

L’objet de ce travail était de visibiliser ces violences spécifiques et d’alerter sur l’impérieuse nécessité de la lutte et de la mise en œuvre de moyens de protection efficaces à leur encontre.

Ces quinze femmes, accompagnées par la médecin et une psychologue du centre Frantz Fanon à Montpellier ainsi que par Fatoumata DIABATE, photographe professionnelle, ont mené durant deux jours une réflexion les conduisant dans un premier temps à identifier dix formes de violences associées à la vulnérabilité de l’exil :

  • l’EXPLOITATION dont une femme en situation d’exil peut être l’objet
  • la VIOLENCE à RACONTER SON HISTOIRE
  • la VIOLENCE du PARCOURS D’EXIL
  • l’EXCISION
  • Le MARIAGE FORCE, dans certains cas également PRECOCE
  • les VIOLENCES CONJUGALES et les ABUS SEXUELS AU SEIN DU MARIAGE
  • la VIOLENCE du REGARD DE L’AUTRE
  • l’OBLIGATION DE LA FEMME A SE CONFORMER A LA PLACE QUE LA SOCIETE LUI A ASSIGNEE
  • la VIOLENCE de L’ABSENCE DE DROITS
  • la VIOLENCE du REJET et DES CONDITIONS DE NON-ACCUEIL

   

 

Dans un second temps, des éléments de récit en lien avec ces thématiques ont été partagés en sous-groupes par les femmes. L’analyse de ces narratifs a ensuite permis l’identification et la formulation de messages concernant ces formes de violences que les femmes souhaitaient porter et rendre audible auprès du grand public. Parallèlement à ce travail sur les mots, la photographe Fatoumata DIABATE a élaboré avec l’ensemble des participantes des éléments visuels propres à illustrer et faire vivre les récits.

La rédaction de chacun des messages a par la suite été reprise et précisée en grand groupe, de même que la conception des visuels.

Dans un dernier temps d’atelier ces visuels ont été réalisés, chaque femme occupant tour à tour voire simultanément le rôle de modèle, photographe, accessoiriste.

Les femmes ayant participé à cette mobilisation ont relevé l’importance de la dimension de témoignage et de revendication dans leur investissement dans ce travail, ainsi que la valeur thérapeutique ressentie suite à sa réalisation.

« J’ai animé un atelier Mots – Photos dans le cadre de la journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes, organisé par la Cimade et le centre Frantz Fanon. Cet atelier a été accueilli chaleureusement par l’association Moussogniè dans sa galerie OEil de femmes. En présence de femmes exilées et migrantes, nous avons partagé deux jours riches en échanges et en témoignages.
Ces femmes africaines, venues de tous les horizons, ont bravement partagé leurs histoires bouleversantes, dénonçant les violences auxquelles elles sont confrontées. Elles ont abordé des thématiques telles que la violence conjugale, le mariage forcé, les violences subies lors de la traversée méditerranéenne, les violences dans le cadre de leurs démarches administratives ou médicales, ainsi que l’exploitation de leur corps pour résoudre les problèmes familiaux.
Leur présence dans la galerie OEil de femmes témoigne de l’importance de fournir des espaces et des plateformes pour donner la parole aux femmes, pour faire entendre leur voix et sensibiliser le public à ces réalités souvent invisibilisées.
Cet atelier a permis de renforcer notre solidarité envers ces femmes vulnérables, de mieux comprendre leurs défis et de réfléchir à des solutions pour les soutenir. Sensibilisés à leurs droits, nous sommes déterminés à lutter ensemble contre ces violences inacceptables.
La lutte contre les violences faites aux femmes doit engager toutes les sphères de la société. Cela nécessite la formulation de politiques et de programmes inclusifs, qui visent à prévenir et à combattre toutes les formes de violences, ainsi qu’à protéger et soutenir les femmes victimes.
Nous sommes convaincus que, grâce à la mobilisation collective et à l’action coordonnée, nous pouvons mettre fin à ces violences. Les femmes méritent de vivre dans un monde où elles sont respectées, protégées et libres de toute forme de violence. » Fatoumata DIABATE

 

 

 


Fatoumata DIABATE est une photographe malienne vivant et travaillant entre Montpellier et Bamako.

Portraitiste, photographe humaniste et sociale, ses images ont pour sujet principal les femmes et les jeunes générations au Mali. La tradition orale, les croyances, la question de la transmission sont au cœur de son travail qui a fait l’objet de plusieurs expositions au Mali, en France et à l’international. 

Présidente de l’Association des Femmes Photographes du Mali, lauréate de la résidence photographique du Musée du Quai Branly en 2020 et lauréate lors des Grands Prix du Jury et du Public de l’édition 2023 des Boutographies à Montpellier, Fatoumata DIABATE développe actuellement le projet de Galerie Œil de Femmes gérée par l’association Moussogniè, espace culturel dédié à la découverte de l’art contemporain africain, avec une attention particulière portée à la photographie africaine, mais également lieu de conférences, d’ateliers et de rencontres visant à la promotion de la diversité artistique africaine et des échanges culturels internationaux ainsi que l’émergence de nouveaux talents.