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Combien y a-t-il de personnes migrantes en France ?

Au cœur des débats politiques, le sujet de la crise migratoire et plus largement de la migration en France, pose question. En cause, serait pointée du doigt une augmentation de l’immigration sur le sol français. Quotidiennement aux côtés de milliers de personnes étrangères, La Cimade apporte son regard sur la situation.

Chaque année, La Cimade accueille dans ses lieux d’accueil plus de 110 000 personnes migrantes, réfugiées ou en demande d’asile. Derrière ces chiffres, des individus se battent pour vivre dignement. La Cimade témoigne de son soutien envers elles et eux en agissant sur plusieurs fronts : la défense des droits individuels, le plaidoyer juridique, la dénonciation publique de l’inacceptable, la formulation de propositions alternatives aux politiques migratoires, et le travail de sensibilisation de l’opinion.

Pour comprendre les enjeux migratoires, il est nécessaire d’analyser la situation afin d’y apporter des solutions concrètes. Le rapport de l’INSEE sur l’année 2019 nous donne un aperçu sur le nombre de personnes immigrées arrivées en France.

Le rapport de l’INSEE sépare les personnes étrangères des personnes immigrées. Les personnes étrangères ne possèdent pas la nationalité française tandis que les personnes immigrées sont nées à l’étranger et résident en France, elles peuvent donc avoir acquis la nationalité française.

6,7 millions de personnes immigrées vivaient en France en 2019, soit 9,9 % de la population totale. 37 % d’entre elles ont été naturalisées françaises avec 2,5 millions de personnes immigrées ayant obtenu la nationalité.

7,4 % du total de la population française est considérée comme étrangère, soit 4,9 millions de personnes. Parmi elles, 4,2 millions n’ont pas la nationalité française et 0,7 million sont nées en France de nationalité étrangère. Ce qui place la France autour de la moyenne Européenne en quantité d’accueils en 2019.

Entre 2006 et 2018, le nombre de personnes immigrées arrivant en France est passé de 193 400 à 273 000. On observe donc une hausse de l’immigration en France, due entre autres, à la limitation des possibilités de regroupement familial dans les pays voisins.

Les crises migratoires varient en fonction de l’actualité des pays. Pauvreté, conflits, difficultés sociales et politiques, problèmes environnementaux… Les causes de départ sont multiples et s’entremêlent parfois. Face à une extrême pauvreté dans leur pays d’origine, les personnes migrantes peuvent se voir contraintes de migrer pour vivre décemment. Il s’agit de migration économique. Certaines personnes immigrées économiques décident de s’installer dans un autre pays pour pouvoir soutenir leur famille en lui envoyant de l’argent régulièrement.

Les migrations internationales peuvent résulter de circonstances politiques dangereuses pour les populations : les guerres, les conflits ethniques, religieux ainsi que les violations des droits de l’Homme font partie des raisons phares pour lesquelles des personnes viennent demander l’asile dans un autre pays que le leur. On parle alors de protection internationale.

Les migrations d’un pays à un autre peuvent aussi être choisies, il s’agit en général de voyages d’étudiant·e·s souhaitant découvrir un pays. On parle dans ce cas d’expatriations.

La Cimade intervient auprès des personnes opprimées et exploitées. Elle défend leur dignité et l’accès aux droits humains pour toutes et tous. Les équipiers et équipières de La Cimade estiment que chacun doit pouvoir être reconnu comme individu et bénéficier des mêmes droits, quelles que soient ses origines, opinions politiques ou convictions.

La provenance des personnes migrantes par région

Les personnes migrantes établies en France en 2019 ont des pays d’origine divers, bien qu’une grande partie provienne de pays du Maghreb. 46,5 % sont des personnes d’origine africaine et 33,3 % sont ressortissantes de pays européen :

  • 12,6 % viennent d’Algérie
  • 12 % sont né·e·s au Maroc,
  • 9 % proviennent du Portugal,
  • 4,5 % sont des personnes d’origine tunisienne,
  • 4,3 % des personnes immigrées sont originaires d’Italie,
  • 3,7 % sont des personnes immigrées d’origine turque,
  • 3,6 % sont personnes espagnoles à l’origine.

Les populations d’origines étrangères ayant choisi la France comme pays d’accueil s’installent en règle générale à proximité des personnes immigrées déjà présentes sur le territoire français. La création de communautés étrangères permet de communiquer plus facilement et d’être guidé.e.s dans le labyrinthe administratif des demandes d’asile à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

Les personnes d’origine étrangère, immigrées en France, résident pour beaucoup dans des villes de plus de 10 000 habitant·e·s. Cette observation concerne 74 % des personnes immigrées arrivées en 2018. 28 % décident de s’installer en Île-de-France, pour 14 % en Auvergne-Rhône-Alpes, 10% en Occitanie et 9 % dans le Grand-Est. Le mouvement Cimade s’organise en 91 groupes locaux, véritables bases de l’association réunies au sein de 12 régions pour venir en aide aux personnes opprimées et exilées réparties sur tout le territoire.

Chaque jour des personnes migrantes luttent pour obtenir une protection de la part de l’État français. Face à des procédures administratives limitant toujours davantage l’accès aux droits des personnes étrangères, les équipiers et équipières de La Cimade manifestent une solidarité active avec elles. Ensemble, mettons fin à l’arsenal de mesures d’expulsions qui rend invisibles des millions de vies humaines. Faites un don.