« Étranges étrangers » : deux éditions très réussies du spectacle sur l’exil
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Des jeunes ont été expulsés de deux squats sur la Canebière, où ils s’étaient réfugiés faute de prise en charge par les pouvoirs publics. Vingt-cinq d’entre eux se sont installés dans des tentes sous le kiosque des « Mobiles », non loin de là. Ils sont menacés d’expulsion de ce nouvel abri temporaire par arrêté préfectoral.
Un rassemblement a eu lieu ce mercredi 21 septembre pour soutenir ces jeunes et exhorter les pouvoirs publics à respecter les droits de l’homme et la protection de l’enfance. La Cimade était présente.
Deux immeubles du centre ville de Marseille, le 113 et le 115 Canebière, accueillaient depuis huit mois une cinquantaine de jeunes migrants, présumés mineurs, pour lesquels aucune solution d’hébergement ni de protection n’a été mise en place. Des associations les ont accompagnés et des avocats les ont assistés individuellement pour leur recours auprès du juge des enfants.
L’expulsion de ces locaux par la force publique a eu lieu ce matin. Les jeunes vivant au 115 auraient été conduits au gymnase Vallier, puis répartis entre deux « Accueils de nuit » pour adultes : la Madrague et St Jean de Dieu (Forbin).
Mais l’immeuble du 113 était vide ! En effet, depuis dimanche, les 25 jeunes, organisé en collectif, campaient sous le kiosque à musique des Réformés, pour devancer l’expulsion et rendre public le déni de leurs droits. Ces jeunes refusent d’être placés dans des hébergements provisoires : hôtels pour quelques nuits, ou pire, hébergements d’urgence pour adultes, où leur sécurité, leur santé et leur intégrité ne sont pas protégés.
Ils ont un délai de 48h pour évacuer le kiosque, et ont appelé à un rassemblement ce mercredi à 14h.
Mohamed a dû fuir la Côte d’Ivoire, à l’âge de quinze ans. Son périple jusqu’en France, « par la Lybie, la mer, l’Italie » a duré près de 2 ans, puisqu’il précise : « Je vais fêter mes 17 ans le mois prochain. Dans le train, j’ai été arrêté par le contrôleur, qui a regardé mon extrait de naissance, et ma nationalité, et m’a dit de descendre à Marseille et d’aller à la police. La police m’a dit qu’il n’y avait pas de place, mais de me mettre à l’abri au bâtiment 113 de la Canebière. J’ai dormi deux jours tellement j’étais fatigué. Et maintenant ils nous disent de prendre la rue, et même dans la rue on veut nous chasser. »
Le Réseau Éducation Sans Frontières, l’intersyndicale (CGT-Éducation, Solidaires…) et une représentante des députés de la France Insoumise – suppléante de Henrick Davi, ont tenu à prendre la parole pour exprimer leur indignation et leur soutien à ces jeunes qui ont droit à la protection sans conditions du Département. La Cimade Marseille, même si elle ne reçoit pas de MIE, était présente à ce rassemblement.
Une avocate du Syndicat des Avocats de France explique : « Tous ces jeunes sont en attente d’une décision judiciaire pour la reconnaissance de leur minorité. Ils n’ont pas été reconnus mineurs par une évaluation du Conseil Départemental, et ont saisi le juge des enfants. Ces jeunes peuvent prouver leur minorité par des documents d’état civil et d’identité.
En attendant la décision du juge, qui peut prendre plusieurs mois, la seule solution des autorités pour eux, c’est la rue. Ou des foyers d’hébergement pour adultes, qui sont surpeuplés et dangereux pour des enfants, les exposant à toutes sortes de dangers. Or la présomption de leur minorité devrait leur donner droit à une protection, à un accompagnement éducatif , à une scolarisation. Il y a un flou juridique en France au sujet de cette période intermédiaire (en attendant la décision du juge des enfants). La Cour Européenne des droits de l’Homme a déjà épinglé l’Italie pour ne pas protéger les jeunes dans cette situation, elle va sans doute condamner la France pour traitements inhumains et dégradants envers ces mineurs. »
« Alors que nous alertons les pouvoirs publics depuis 8 mois, seules des solutions prise en urgence et sans concertation, donc inadaptées sont proposées.
Le renvoi de responsabilité entre Mairie, Préfecture et Département n’a que trop duré. Mineurs à la rue, mineurs en danger, il est inacceptable que les institutions défaillantes se reposent encore et toujours sur la société civile et les associations militantes.
Les lieux possibles ne manquent pas et des solutions alternatives existent, c’est la volonté politique qui fait défaut.«
Auteur: Région Sud-Est
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