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EXPULSION DU SQUAT DE RANVILLE : LETTRE OUVERTE AU PREFET DU CALVADOS

25 octobre 2021

Mardi 19 octobre, à 8h00 du matin, le site de Pegasus Bridge, symbole du Débarquement en Normandie situé à quelques kilomètres de Ouistreham, était encerclé. Les forces de l’ordre se déployaient en nombre pour expulser 10 jeunes soudanais de leur lieu de vie.

Rassemblement devant le Tribunal Administratif de Caen lors de l'audience relative à l'expulsion du campement de Ouistreham le 9 juin 2021

Jeudi 21 octobre 2021, 10h00, depuis la cabine téléphonique du Centre de Rétention Administrative de Rouen-Oissel :

« Dis madame, pourquoi je suis enfermé depuis mardi ? Je n’ai rien fait de mal. Je ne vais pas rester en prison. J’ai demandé mes papiers en France et je veux rester en France »

Vendredi 22 octobre le juge des libertés et de la détention a statué sur sa mise en liberté ainsi que pour son compatriote également demandeur d’asile en procédure Dublin. Ils seront enfermés pendant 28 jours.

A. et M. vivaient au squat de Ranville jusqu’à ce mardi 19 octobre.

A 8 heures du matin, le site de Pegasus Bridge, haut symbole de la Liberté, renommé « Pont pour la paix entre les peuples » à l’occasion du 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, était encerclé. Les forces de l’ordre se déployaient en nombre. Étaient présents pour l’expulsion la police aux frontières (PAF), la gendarmerie nationale, le sous-préfet chef de cabinet du préfet et responsable de la sécurité dans le département, l’office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et une association agréée de sécurité civile.

Neuf jeunes demandeurs d’asile soudanais originaires du Darfour et un mineur isolé étaient expulsés de leur lieu de vie suite à une décision du tribunal judiciaire de Caen rendu le 3 juin 2021. Sept d’entre eux ont été emmenés en car sans explication aucune vers un centre d’hébergement pour 4 d’entre eux et vers un hôtel pour 3 d’entre eux.

Dans un communiqué publié le jour de l’expulsion, le préfet du Calvados  “se montre déterminé à mettre fin à ces occupations illégales” au motif qu’une offre d’hébergement serait selon lui suffisante dans le Calvados.

Alors Monsieur le Préfet, pourquoi deux jeunes se retrouvent-ils enfermés dans un centre de rétention administrative ? Que pouvons-nous répondre à ces deux personnes qui ont demandé l’asile en France ?

Alors Monsieur le Préfet, comment est-il possible qu’une cinquantaine de jeunes vivent dans un campement sur les bords du canal de l’Orne sans aucun moyen de satisfaire leurs besoins fondamentaux, qu’ils dépendent des citoyen.nes, des collectifs et des associations pour survivre et qu’ils soient soumis à des expulsions régulières de leur lieu de vie ?

Cette situation de violence et de précarité auxquelles sont exposées les personnes exilées se retrouve sur l’ensemble du littoral franco-britannique. A Calais, ces campements font l’objet d’expulsions quasi-quotidiennes, sans proposition d’hébergement adapté, parfois accompagnées de destructions des effets personnels et de violences. Les associations humanitaires indépendantes – qui agissent quotidiennement pour permettre aux personnes d’accéder aux services de base (eau, hygiène, alimentation et soins) ainsi qu’à une information sur leurs droits – subissent des entraves et des intimidations. Ces entraves sont complétées par des arrêtés préfectoraux, sans cesse renouvelés depuis plus d’un an, interdisant la distribution de nourriture et de boissons dans un large périmètre de la ville. Pour obtenir l’arrêt de la maltraitance des personnes exilées dans le Calaisis, trois personnes ont décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 11 octobre 2021.

La Cimade soutient les revendications des Calaisiens.

La Cimade dénonce le règlement Dublin, machine infernale de l’asile européen.

La Cimade dénonce les agissements des pouvoirs publics et les politiques de répression sur le littoral franco-britannique et demande la liberté pour les deux jeunes soudanais enfermés au CRA de Oissel.

Le groupe local de La Cimade à Caen interpelle l’ensemble des acteurs de son territoire pour dénoncer ces situations et demande le droit à un hébergement digne pour tou.te.s, et en particulier pour les exilé.es vivant sur le littoral franco-britannique.

Pour soutenir les Calaisiens en signant la pétition pour demander l’arrêt de la maltraitance des personnes exilées, c’est ici : Grève de la faim à Calais : arrêt de la maltraitance des personnes exilées

#faimauxfrontieres

Le groupe local de La Cimade à Caen

Auteur: Région Normandie

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