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Communiqué de presse Cimade/MRAP35 : « Charter affrété par Frontex : 58 personnes géorgiennes expulsées au mépris de leurs droits »

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“Je ne comprends pas les raisons de notre enfermement.”

15 septembre 2020

William vit en France depuis 8 ans. Il est en couple depuis 4 ans avec sa compagne, qui elle est installée en France depuis 12 ans et en situation régulière. Il travaille de manière déclarée et a demandé une carte de séjour sur ce fondement. Sa vie est en France. Néanmoins, la préfecture a refusé de lui délivrer une carte de séjour. William a été interpellé alors qu’il allait signer au commissariat afin de respecter son assignation à résidence.

#MaParoleEstLibre

 

 » Enfermer des personnes pour des raisons administratives, pendant 90 jours, ce n’est vraiment pas bien. C’est un budget énorme et ça ne sert à rien. Moi, je pense que la procédure devrait être plus rapide, au bout de 48 heures quelqu’un devrait savoir s’il est expulsé ou non. 

Moi, j’ai 42 ans, je suis quelqu’un de respectable. Ici, je me retrouve avec des jeunes, qui ont fait des bêtises, on est tous mis dans le même sac. Je suis contre ça. 

Une autre observation : depuis mon arrivée, j’ai discuté avec des gens enfermés ici, il y en a qui ont été enfermés plusieurs fois (3, 4, 5 fois), ils ont visité tous les centres au niveau national. J’ai discuté avec des gens pour savoir pourquoi ils ont été arrêtés, comment ils se sont retrouvés là. Certains sont en tort. Moi, selon la préfecture, je n’ai pas respecté les règles, ils ont dit que j’étais en fuite car je n’ai pas respecté mon assignation à résidence. Mais je ne suis pas en fuite, je suis là et je me suis présenté volontairement au commissariat, ce qui n’est pas quelque chose que fait une personne en fuite. 

Je me compare avec les gens du centre, certains ont fait beaucoup de conneries mais certains n’ont rien fait. Leur dossier administratif, leur vie, est correcte, toujours légale. Il faut prendre en compte les aspects de la vie privée des gens aussi. Je ne comprends pas, je suis enfermé comme un prisonnier alors que je n’ai jamais rien fait de toute ma vie. Ça fait mal, je suis blessé et déçu. 

En plus, la nourriture m’a rendu malade pendant plusieurs semaines, j’ai eu peur pour ma santé. On risque également d’avoir des maladies à être enfermés tous ensemble dans de mauvaises conditions. C’est injuste, incorrect. Je ne comprends pas les raisons de notre enfermement. 

Par rapport aux policiers qui travaillent ici, si vous les respectez, ils vous respectent, du moins la majorité. 

Mais des jeunes qui arrivent ici, qui sont très jeunes dans leur tête, ils n’ont rien vu dans la vie. Par rapport au 30, 60, 90 jours d’enfermement, ils n’ont pas d’expérience de la vie, ça crée forcément des problèmes. Ils explosent. Ils sont seuls, ils n’ont pas d’argent, pas de cigarettes, personne ne leur rend visite, ça crée des problèmes. 

On pourrait appeler cet endroit une prison. Certaines personnes qui arrivent de prison disent que la prison c’est mieux qu’ici. Ici, c’est le pire. 

De se retrouver ici pour une simple erreur, ça fait mal. J’ai pleuré pas mal de fois. De se retrouver enfermé derrière des barreaux, ça va pour des personnes qui ont fait des bêtises, sinon non. Je ne vois pas les droits de l’homme ici. 

J’ai envie de fonder un foyer avec ma compagne, d’avoir des enfants, de continuer ma vie comme tout le monde. » 

 

William, expulsé après 35 jours d’enfermement

 

 

#MaParoleEstLibre
La Cimade publie les témoignages des personnes qu’elle accompagne, en particulier dans les centres de rétention. Une parole libre d’une personne enfermée. Une parole qui permet de saisir les conséquences des politiques à l’égard des personnes en migration. Des textes, des extraits sonores ou des vidéos recueillis par les intervenant·e·s de La Cimade.

> Retrouver tous les témoignages #MaParoleEstLibre

Auteur: Région Bretagne Pays de Loire

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