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Les Familles en détresse et révoltées (FEDER) interpellent les institutions et les associations sur leurs conditions de vie : « On vit dans la misère la plus totale ! »

21 juillet 2025

Le 24 juin 2024, le conseil départemental du Calvados, garant de la protection de l’enfance a modifié son RDAS (Règlement départemental d’aide sociale) et a supprimé l’allocation mensuelle de subsistance versée aux familles sans ressources afin de subvenir aux besoins de l’enfant pour la remplacer par un secours exceptionnel. Les familles en détresse et révoltées se retrouvent le mercredi 23 juillet à 14H30, 19 rue Mélingue à Caen : la presse est invitée à venir les rencontrer et échanger.

Le 24 juin 2024, le conseil départemental du Calvados, garant de la protection de l’enfance a modifié son RDAS (Règlement départemental d’aide sociale) et a supprimé l’allocation mensuelle de subsistance versée aux familles sans ressources afin de subvenir aux besoins de l’enfant pour la remplacer par un secours exceptionnel. De très nombreux enfants sont concernés par la mesure.

Versée en cas d’accident de la vie (maternité, décès d’un proche, accident, rupture) et selon des critères restrictifs, le remplacement de cette aide régulière par un secours exceptionnel met en grande difficulté les familles concernées. Les premières touchées sont les familles sans-papiers, car elles ne remplissent pas la nouvelle condition introduite par le RDAS : celle de pouvoir prouver que leur situation financière va s’améliorer dans un futur proche. Par conséquent, elles vivent désormais dans la misère la plus totale.

C’est pourquoi les « Familles en détresse et révoltées » s’unissent.
L’objectif : visibiliser leur situation en interpellant les pouvoirs publics, en rencontrant les associations, et en témoignant auprès du grand public.

Sublime, originaire du Gabon et en France depuis 1 an et demi et privée de ressources pour ses enfants « Au début ça allait, mais depuis la suppression de l’allocation financière c’est très difficile. C’est vrai que c’était pas beaucoup mais ça nous permettait de faire beaucoup de choses, avec deux enfants à charge la vie n’est pas facile mais ça permettait quelques petites choses : la cantine qu’il faut payer, maintenant il y a des retards, chose qu’il n’y avait pas avant ; des compléments des colis alimentaires : des choses que les enfants aiment bien ; des habits pour l’école ; les transports étaient inclus dedans aussi…mais depuis la suppression de l’allocation du Conseil Départemental on n’arrive plus à joindre les deux bouts et c’est vraiment vraiment difficile… Même si on n’a pas envie de le faire, on est obligé de quémander, quitte à faire la manche. Le retour à la normale ça ferait beaucoup plaisir aux mamans qui essayent d’être debout et de se battre pour leurs enfants. Sinon, nous on veut bien travailler mais on y est pas autorisés parce qu’on n’a pas de papiers.»

« Avant le changement du Conseil Départemental, je recevais chaque mois 200 euros. Je suis depuis 5 ans en France, depuis que j’habite ici cette petite allocation nous aide beaucoup et maintenant on a rien, rien, rien […] mon enfant a eu une ordonnance pour des lunettes, je n’ai pas pu payer. Nous les mamans on a besoin de cette aide du Conseil Départemental pour nos enfants » complète Merveille, mère de deux enfants

Les familles se sont réunies plusieurs fois et une série de décisions a été prise :

« La première étape a été d’écrire un courrier aux institutions auprès desquelles nous sommes en difficulté : la direction des mobilités de Caen la Mer, le Secours populaire du Calvados, la délégation territoire de la Croix Rouge Française dans le Calvados, et l’association Société Saint Vincent-de-Paul, pour demander des rendez-vous et réfléchir collectivement à comment améliorer notre situation. Et puis, on veut aussi faire connaître notre précarité aux habitants et aux élus du Calvados, pour qu’ils se rendent compte à quel point la vie est devenue difficile pour nous. On veut reprendre notre dignité » ajoute Imene, mère de deux enfants.

Les familles sont soutenues par plusieurs associations dont la Cimade, l’Asti, Vents contraires et la Coordination Solidarité Exilé-es « Aucun enfant n’est illégal sur le territoire français, et tous devraient avoir le droit à la même protection, qu’ils soient nés de parents étrangers ou non, en situation régulière ou non. Avec cette mesure, depuis plusieurs mois, des parents vivant dans des conditions extrêmement précaires ne sont même plus en mesure de subvenir aux besoins élémentaires de leurs enfants. » déclarent Fleur et Dominique, respectivement bénévoles à la Cimade et à l’Asti.

Cette mobilisation des familles intervient après des mois de mobilisation politique et juridique auprès des élu-es du Département du Calvados et du Tribunal Administratif de Caen. Les familles en détresse et révoltées se retrouvent le mercredi 23 juillet à 14H30, 19 rue Mélingue à Caen : la presse est invitée à venir les rencontrer et échanger.

 

Contacts des familles :
feder_calvados@proton.me

Coordonnées des soutiens :
La Cimade Caen – caen@lacimade.org
ASTI 14 – contact@asti14.fr

Auteur: Région Normandie

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