Mise à l’abri des personnes ayant trouvé refuge dans le camp de la place du 1er mai à Clermont-Ferrand

Comme dans d’autres départements, il y a un problème récurrent d’hébergement des personnes migrantes à Clermont-Ferrand.

Il y a quelques années, ce problème avait conduit à l’occupation d’une église désaffectée en plein centre-ville. L’an dernier, au cours de l’automne, plus de 80 personnes migrantes avaient occupé les pelouses de la Faculté de Lettres.

Cette année, des personnes migrantes qui étaient hébergées sous tente dans des campings du département depuis le printemps (Cournon, Issoire, Sauxillanges) se sont retrouvées sans hébergement à la fin de l’été, début septembre. Au moment de la rentrée scolaire, les familles migrantes dont les enfants étaient scolarisés sur Clermont, n’ont eu d’autre solution que d’installer un campement place du 1er mai.

Les personnes migrantes présentes sur cette place, au départ de nombre de 150, ont des situations administratives et/ou juridiques très variables (demandeur d’asile ou demandeuse d’asile en attente de rendez-vous à la Préfecture, réfugié·e statutaire, débouté·e du droit d’asile entre autres). Ce nombre est monté à la fin de la semaine dernière, le 13 octobre, jusqu’à 300.

L’installation de ce campement a provoqué un fort mouvement de solidarité des associations (Réseau Education Sans Frontières, La Cimade, Ligue des Droits de l’Homme, Secours Populaire…) En outre, beaucoup de citoyen.ne.s et de voisin.e.s ont contribué à organiser matériellement le camp, les repas, les activités pour les enfants. De nombreux dons sont arrivés sur le campement.

Une page Facebook a été ouverte avec le slogan Clermont Fait Monde qui fait suite à Clermont Fac Solidaire de l’an dernier.

En parallèle, des manifestations associatives et citoyennes ainsi que des rencontres avec les autorités (Préfecture, Mairie) ont été tenues pour obtenir rapidement un hébergement pour toutes les personnes migrantes quel que soit leur statut administratif et/ou juridique.

Un certain nombre de membres du groupe local 63 de La Cimade sont intervenus régulièrement : organisation matérielle, manifestations, contact avec les autorités.

Le 16 octobre dernier, suite à un dernier recensement par la Préfecture dénombrant 251 personnes, il y a eu une mise à l’abri 58 personnes dans un gymnase et de 37 autres dans un centre d’hébergement indigne, malgré les allégations de la Secrétaire Générale de la Préfecture qui le qualifie de résidence hôtelière (!) Priorité a été donnée aux familles quel que soit leur statut.

Sur le camp nous avons fait le tour des tentes le 17 octobre au soir pour informer et répondre aux questions des personnes qui refuseraient une proposition de mise à l’abri (perte de l’ADA, CADA etc.).

Pour la centaine de personnes restante, une mise à l’abri est prévue prochainement dans un gymnase a priori en très mauvais état. Des travaux seraient prévus par la commune de Clermont-Ferrand ; aux dernières nouvelles, ils seraient en cours de réalisation.

Pour les gymnases il s’agit de solutions provisoires. Il n’y a pas de visibilité sur la suite. Il est impossible de savoir ce que prévoient les autorités. La mobilisation reste forte pour accompagner les personnes migrantes notamment au niveau administratif et/ou juridique.

La situation des mineurs non accompagnés ou jeunes en danger ne s’améliore pas. L’équipe de l’Aide Sociale à l’Enfance fait toujours valoir son droit de retrait par manque d’effectif. On nous annonce que prochainement quelques places devraient être disponibles. Malgré tout, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les semaines à venir.

La Cimade, Groupe Local 63, 19 octobre 2018

Crédit photo : Clermont Fait Monde

Auteur: Région Auvergne Rhône-Alpes