Prison de Béziers : une tentative expulsion injuste et surtout inhumaine
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Le samedi 4 octobre s’est tenue à Béziers une journée de mobilisation contre le projet de Centre de Rétention Administrative (CRA), réunissant plus de 150 personnes. Près de 30 policiers étaient mobilisés pour nous interdire l’accès au terrain et d’y jeter nos « bombes à graines » pleines de coquelicots, d’amour et de révolte. Ce jour là, les personnes présentes ont choisi, malgré tout, la vie à travers une désobéissance joyeuse et engagée. Après une assemblée collective, une première manifestation s’est tenue devant les forces de l’ordre, suivie d’une déambulation vivante en fanfare, puis d’une soirée festive pour clôturer cette journée.
Extrait du texte « En vie à Béziers » :
Un terrain vague, friche agricole, en face du chemin rural 114, à Béziers. Juste à côté, la prison du Gasquinoy. Un vaste terrain agricole de 4 hectares que Robert Ménard a généreusement, mais néanmoins en catimini, proposé à l’état pour qu’il puisse y construire un Centre de Rétention Administrative. Béziers, seule ville volontaire en France pour accueillir un CRA,…
La détention dans des conditions souvent pires que la prison, pour des personnes qui de surcroît n’ont aucune idée du sort qui leur sera réservé et pour combien de temps ils sont là… . « L’étranger », « le Sans-Papiers », bouc émissaire, épouvantail, ou main d’œuvre bon marché et corvéable à merci pour les secteurs de l’agriculture, de la restauration ou du bâtiment, c’est au choix, est bien utile pour distiller la peur : insécurité, chômage, invasion, et justifier l’instauration d’une pensée de plus en plus nauséabonde.
A l’opposé de ces idées délétères étaient les personnes qui se sont rassemblées ce 4 Octobre à l’appel du Collectif anti CRA de Béziers sur le domaine d’Élise, juste en face du terrain dévolu à la construction de cette prison pour étrangers qui ne dit pas son nom.
Plus de 150 personnes ont répondu à l’appel, venant de Béziers et des environs, mais aussi de Perpignan, de Toulouse, de Sète, de Montpellier, le rejet des CRA n’étant pas qu’une histoire de ville. Ce rassemblement se voulait pacifiste, solidaire et festif, mais n’a pas manqué de faire réagir les autorités. Et de fait, 4 voitures, un car de police et une trentaine de policiers nationaux se tenaient prêts à empêcher toute intrusion sur ce terrain en friche, on ne sait jamais, des fois que…
En ligne de l’autre côté de la route, lorgnant vers le domaine et relevant quelques numéros de plaque d’immatriculation au passage, ils attendaient, stoïques, prêts à empêcher toute tentative de violation des ordres de la Préfecture : « Pas un pied sur le terrain ». Dialogue surréaliste : « Mais vous voulez faire quoi sur le terrain ? » « Planter symboliquement un olivier et jeter des bombes à graines de coquelicots » « Montrez moi les bombes à graines… Bon je vais me renseigner.. » Appel au chef. Retour. « Non, vous n’avez pas le droit de faire vos plantations ».
Après discussion, « on y va, on n’y va pas ? », les dangereux semeurs de coquelicots sont sortis, manifestation sauvage, et ont pris d’assaut le rond-point qui mène à la prison et l’olivier qui en est au centre, suivis pas à pas par les policiers..
Sortant du domaine, la Fanfare du lendemain, venue de Sète, a accompagné et fait danser les manifestants, avant que tout le monde ne rejoigne le lieu de l’événement, où discussions et tables d’infos étaient prévues, avant la soirée plus festive, buvette, fanfare, chorale militante DJ set de musiques du monde, et repas préparés conjointement par les cuisinières et cuisiniers de Cuisine d’ailleurs et d’une cantine solidaire venue de l’Aveyron.
Mais soudain, un coup de téléphone.. « Ils ont levé le camp, plus que 4 policiers, c’est le moment ! » Il aura finalement été planté l’olivier, et jetées les bombes à graines de coquelicots ! Plus tard que prévu, mais la mission a été accomplie sans heurts, en faisant tout de même arriver la BAC, prise de numéros de téléphone et mises en garde, « Vous avez fait ce que vous vouliez, planter votre olivier, maintenant, pour votre sécurité, ne sortez plus du domaine ».
Réunir ces personnes d’horizons différents, parler, manger, danser ensemble, jeunes, vieux, réfugié.es ou biterrois, créer du lien, de la solidarité, c’est prendre une autre direction, à l’opposé de la société que Robert Ménard et consort voudraient imposer à nos vies…
Auteur: Région Languedoc Roussillon
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