Charter affrété par Frontex : 58 personnes géorgiennes expulsées au mépris de leurs droits
COMMUNIQUE DE PRESSE CIMADE / MRAP 35 Rennes, le 2 mars 2024 « En fin de journée, le mercredi ...
Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme tunisien a intenté à ses jours, ne supportant plus l’enfermement. Un an après le drame qui a coûté la vie à un homme qui s’est pendu au CRA de Rennes. C’était le 28 décembre 2019.
Etabli en France depuis 2017 aux côtés de sa compagne française avec laquelle il vit depuis plusieurs années en Tunisie puis en France, Monsieur M. souffre de troubles anxieux nécessitant une prise en charge médicale.
Suivi par un médecin psychiatre et son médecin traitant, c’est avec le plus grand mal qu’il se soumet à l’assignation à résidence que la préfecture de Loire Atlantique lui a opposé à l’été 2020, dans l’attente de son renvoi en Tunisie en raison de sa situation administrative.
Ce retour dans son pays d’origine, il ne s’y oppose pas. Seulement, le fait de se rendre à la gendarmerie pour pointer quotidiennement est source d’angoisses qu’il ne parvient pas à supporter.
Les autorités sont prévenues, gendarmes comme services préfectoraux. Mais ça ne suffit pas, ils organisent son arrestation à son domicile pour l’enfermer dans un Centre de Rétention Administrative (CRA) en attendant d’organiser son expulsion.
La privation de liberté n’est pas plus facile à gérer pour lui que son assignation à résidence. Il présente les éléments de son dossier et explique sa situation médicale au juge qui doit répondre à la demande de prolongation de son enfermement adressée par la préfecture du Maine et Loire. La préfecture qui sait pourtant à quoi cela expose monsieur. Mais pour le juge, rien de tout cela n’est probant et il autorise l’enfermement de monsieur pour 28 jours supplémentaires. La Cour d’Appel confirme.
Monsieur essaie de tenir, mais il ne parvient pas à supporter la situation, il cesse peu à peu de s’alimenter et sombre dans la tristesse. Jusqu’à cette nuit de mardi où, une semaine après son arrivée au CRA, il se pend.
Ce sont les personnes enfermées dans le même bâtiment que lui qui lui portent secours à temps et donnent l’alerte. Monsieur est réanimé par les policiers en attendant l’arrivée des pompiers.
Son état de santé est aujourd’hui stabilisé. Il est toujours hospitalisé, mais la préfecture n’a pas changé de décision, elle le maintient enfermé en rétention.
La Cimade dénonce l’acharnement des services administratifs et l’aveuglement des autorités judiciaires, acteurs d’une politique menée à l’encontre des personnes étrangères au mépris des vies humaines. La Cimade demande la fermeture des centres de rétention.
Photographie : centre de rétention administrative de Rennes, décembre 2020. © Jérémie Lusseau / hanslucas.com
Auteur: Région Bretagne Pays de Loire