Arrivé au centre de rétention un vendredi soir et malgré sa pathologie qui nécessite la prise rigoureuse et quotidienne de son traitement, ce n’est que lundi que cet homme a pu recevoir ses médicaments, et seulement le vendredi suivant qu’il a pu rencontrer un médecin, soit 7 jours d’enfermement sans aucun contrôle médical. Lors de sa présentation devant le juge des libertés et de la détention après 48 heures d’enfermement, le magistrat a refusé d’examiner sa vulnérabilité, sous prétexte qu’il n’avait pas déposé de recours contre la décision d’enfermement du préfet, alors que le juge est le garant du respect des droits et libertés prévus par la Convention européenne des droits de l’homme, dont le droit à la vie. Monsieur avait pourtant en sa possession des documents, dont un certificat de son médecin attestant de la gravité de sa pathologie et des conséquences dramatiques que pourraient avoir sur sa vie un arrêt temporaire ou permanent des soins.
A la suite de son entretien avec le médecin du CRA, comme le prévoit la procédure, ce dernier a saisi le médecin de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration), l’instance compétente pour se prononcer sur l’incompatibilité d’une expulsion avec l’état de santé d’une personne. Le cas échéant, l’avis du médecin de l’OFII n’est pas contraignant.
Après cette saisine, aucune information n’a été donnée à Monsieur quant à l’évolution de sa situation. Il est resté dans l’angoisse de son expulsion à tout moment. Il était aussi très inquiet quant à son état de santé qui pouvait se dégrader à tout moment du fait de la présence de personnes testées positives au covid dans l’enceinte du centre, étant rappelé qu’en rétention il est impossible de respecter les gestes barrières. Sans information préalable sur le résultat de sa demande de protection introduite auprès de l’OFII, sans la réalisation d’un test PCR, Monsieur a été expulsé de force le samedi 2 avril.
La Cimade dénonce la politique menée par le gouvernement d’acharnement à enfermer et expulser les personnes étrangères, même les plus vulnérables, au risque de leur santé et de leur vie.
Auteur: Région Bretagne Pays de Loire