Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Nous venons d’apprendre que notre ancien collègue, ami et camarade Luis Retamal a terminé sa route, dans son pays, le Chili, le 22 mars. C’est avec beaucoup de tristesse et de reconnaissance que la Cimade salue la mémoire de celui qui y aura travaillé pendant 25 ans.
Militant de la gauche révolutionnaire au Chili, Luis a été arrêté en 1974 par la police de Pinochet et condamné à 10 ans de prison. Mais en 1975, il est expulsé, accueilli à Cuba pendant 12 ans, puis il décide de s’exiler en France où il est reconnu réfugié. Il rejoint La Cimade en 1991 où il est embauché au service rétention à Paris, que l’on appelait à l’époque la DER (défense des étrangers en rétention).
Luis, le militant exilé, spécialiste d’économie marxiste, ne connaissait rien au droit quand il est arrivé, mais il avait la passion de la justice et la volonté de s’engager en utilisant l’outil du droit pour son nouveau combat. A La Cimade il va se former sur le tas et développer des compétences juridiques exceptionnelles, faisant de lui le sapiteur (expert des experts) du droit de la rétention administrative, connaissant par cœur les dates et numéros des arrêts de la Cour de cassation. Il a formé des générations d’équipier·e·s intervenant dans les centres de rétention. Luis, devenu membre de la coordination nationale de la DER en 2002, mit son expertise et son expérience au profit de tout le service en assurant la conception des outils et des modules de formation pour tous les intervenant·e·s en rétention.
Luis a eu un rôle majeur avec et auprès des avocat·e·s pour créer, renforcer et concilier nos capacités respectives – avocat·e·s et associations – dans la défense des droits des personnes étrangères (voir l’hommage du SAF et de l’ADDE). Avec les avocat·e·s, il participa à la création de l’association des avocat·e·s pour la défense du droits des étrangers (ADDE), association dont il fut l’unique membre non avocat. En 2007, il fut encore à l’initiative de la convention nationale signée en 2008 entre La Cimade et le Conseil National des Barreaux (CNB) pour renforcer la complémentarité entre La Cimade et les avocat·e·s, et envisager à terme une intervention concrète des barreaux dans le dispositif de la rétention administrative.
S’il pouvait être parfois bougon, lorsqu’on entrait dans son bureau au siège de la Cimade, rue de Grenelle ou rue Clisson, on entendait toujours un concerto de Mozart (dont il avait fièrement fait l’acquisition de l’intégralité des œuvres).
Luis a trouvé au foyer de Massy un lieu de vie et pendant des années il a occupé la petite maison, à l’entrée du domaine, avec sa part de mystère. Solidaire et généreux, il était présent aussi pour l’équipe au moment des évènements collectifs. En 2016, sentant sa santé se dégrader, il a pris la décision de rentrer définitivement au Chili.
Au moment de son départ, il nous a confié que La Cimade avait été sa seconde famille.
Alors, c’est à un frère que nous disons adieu et merci pour tout ce qu’il nous a apporté.
Auteur: Service communication
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