Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Témoignage de José Lagorce, intervenant au centre de rétention de Nîmes où ont été enfermés la semaine passée près de quarante Tunisiens arrivant de Lampedusa. La presse en a fait des prisonniers échappés, des repris de justice sortis des geôles de Ben Ali par on ne sait trop quelle opportunité, quel mauvais sort qui jetterai sur l Europe tout ce que la Tunisie compte de malfrats, voleurs à la petite semaine et qui sait, assassins divers…
Ce sont bien des prisonniers échappés qui parviennent sur les côtes italiennes et finissent dans les cellules des centres de rétention de Nice, Marseille ou Nîmes…. mais des prisonniers un peu particuliers. De jeunes hommes pour la plupart, venant de villes frontalières de la Libye, longtemps retenus prisonniers d’ une société où la dictature, érigée en art de vivre pour occidentaux en mal d’exotisme, dressa des murs aussi épais que les intérêts économiques et politiques qu elle défendait.
C’est au nom de ces intérêts si bien défendus jusqu’à présent que la seule réaction des pays européens concernés a été l’enfermement, le dénigrement, la désinformation, la diffusion de peurs irrationnelles, de fausses nouvelles…
Il fallait les voir ces jeunes gens…. les écouter, les entendre… Ils rejoignaient pour la plupart un frère, un oncle, un cousin, un espoir… Pour un peu de temps. Celui que cesse le chaos, les règlements de compte, les menaces de la police, les violences des nervis de Ben Ali, la remise en ordre d’ un pays par une autorité qu’ils n avaient pas encore choisi… La Révolution a beau porter le nom de doux parfums exotiques, elle n’a souvent de populaire que le sang qui coule…
Alors pourquoi choisir la peur, la répression, l’enfermement sur les côtes européennes ? Est ce ainsi que s’illustre la démocratie ? Est ce l’image de ce modèle que l’on veut transposable ? Et on s’étonnerait que nul n’en veuille plus ? Aider, accueillir, former, préparer au retour ces jeunes qui ne souhaitaient s’installer durablement eut été un pari bien moins coûteux qu une répression sanctionnée par les juges, plongeant dans la clandestinité ceux qui n osaient se dire réfugiés.
Ce n’est pas la misère du monde qui s’échoue sur Lampedusa mais son avenir…
J.Lagorce, intervenant au centre de rétention de Nîmes
Auteur: Service communication
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