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Mercredi 10 août le centre d’hébergement pour personnes réfugiées de La Cimade à Massy s’est mobilisé, aux côtés des réfugié·e·s afghan·e·s pour commémorer le triste anniversaire du retour au pouvoir des talibans.
Des banderoles et des dessins aux couleurs du drapeau afghan contrastent avec la verdure du jardin du centre international. A cette occasion une vingtaine des résident·e·s se sont donné·e·s rendez-vous pour témoigner à la presse de leurs parcours de vie, de ce que vivent leurs proches restés en Afghanistan, ainsi que leurs craintes sur l’accès aux droits des femmes sur place.
Abdul Hamid, refugié afghan d’une cinquantaine d’années arrivé en France il y a 7 ans, raconte : « Pendant la prise du pouvoir des talibans, j’étais triste. C’était un choc pour nous car la patrie c’est comme une mère et quand la mère souffre, on souffre tous. ». Dans ce contexte d’éloignement du pays et des proches, les équipes de La Cimade accompagnent les réfugié·e·s afghan·e·s à travers du soutien psychologique et dans leurs démarches administratives de réunification familiale.
« L’idée de faire des banderoles et de témoigner à la presse est venue des réfugié·e·s pour continuer à lutter ici, pour que l’Afghanistan ne tombe pas dans l’oubli, pour parler de la violence des Talibans et de la violence de l’exil, notamment des traitement inhumains et dégradants subis par les exilés afghans en Iran et pour dénoncer aussi la politique restrictive de la France en matière de délivrance de visas », a souligné Julie Beraud, chargé de projet au centre de Massy.
Fanélie Carrey-Conte secrétaire générale de La Cimade a rappelé l’importance de cette action : « Nous devons continuer à nous mobiliser pour l’Afghanistan. Au-delà des efforts déjà consentis, il faut d’urgence simplifier et accélérer le traitement des demandes de réunification familiale, en déployant notamment davantage de moyens pour l’instruction des dossiers. »
Les droits des femmes bafoués
Après le retour des talibans au pouvoir, Shokria, 25 ans, arrivée en France en février 2022, a d’abord pris un visa pour aller en Iran. Elle y a fait une demande pour venir en France avec sa fille et rejoindre son mari qui y était déjà là.
Pour Shokria ce qui est le plus douloureux c’est l’interdiction de l’éducation pour les femmes. Elle reste choquée par le silence des pays occidentaux à ce sujet. « En Afghanistan, j’étais enseignante à Kaboul dans une école primaire. Je n’ai pas pu continuer mes études en Afghanistan, j’aimerais bien les reprendre. J’aimerais devenir enseignante ici… Aujourd’hui, pour les femmes, il est impossible de retourner en Afghanistan. Tout est interdit pour nous là-bas et pour celle qui restent les conditions de vie sont très compliquées, elles sont enfermées à la maison car elles ne peuvent rien faire seules »
Pas loin de Shokria se trouve Basira, une jeune femme de 18 ans, déterminée à faire passer le message du respect des droits des femmes en Afghanistan. Elle est arrivée en France en septembre 2021, après plus de 18 mois d’attente pour rejoindre son père déjà en France depuis sept ans : « Je me sens très bien depuis que je suis venue en France. Ma vision a complètement changé. J’aimerai bien étudier l’informatique » souligne-t-elle.
Basira raconte qu’elle est en contact avec ses deux grandes sœurs qui sont toujours en Afghanistan : « C’est très difficile pour elles de quitter l’Afghanistan pour l’instant. Elles ont déménagé car leurs maris travaillaient pour le gouvernement et c’était devenu dangereux pour elles ».
Basira ajoute : « Je demande au gouvernement français et aux Etats du monde entier de soutenir les femmes afghanes qui ne sont même pas considérées comme des êtres humains. J’aimerais qu’elles récupèrent leur vie d’avant. Nous voulons que la voix des femmes afghanes soit entendue et qu’on ne les oublie pas. »
Julie Beraud, a voulu souligner l’implication des femmes dans la mobilisation du jour: « Un grand merci pour votre investissement et votre courage ! ».
« Il ne faut pas oublier l’Afghanistan »
Abdul Hamid a 22 ans, il est arrivé en France après un long voyage, « Ça m’a pris un an pour venir en France. Le voyage était difficile et j’ai beaucoup souffert. J’ai été emprisonné et torturé. Je suis passé par le Pakistan, l’Iran, la Grèce, la Turquie, Hongrie, Allemagne ». Il interpelle les pays européens pour leur rappeler qu’il ne faut pas oublier les minorités en Afghanistan, « notamment les minorités religieuses qui souffrent beaucoup ».
Tout comme Adbul Hamid, la secrétaire générale de La Cimade souligne que : « Nous ne voulions pas que l’Afghanistan tombe dans l’oubli et nous voulons continuer de porter la voix de ceux et celles qu’on accompagne et dont les proches sont resté·e·s là-bas. »
Le Centre international de Massy au côté des réfugié·e·s
Depuis 1964, le centre d’hébergemente plus ancien centre dédié à l’accueil des réfugié·e·s en France, propose aux personnes réfugiées l’apprentissage du français, l’accompagnement pour la recherche d’un emploi, ou l’accès aux droits, à la santé, à la scolarité et la réunification familiale.
Actuellement, 115 résident·e·s, de 14 nationalités différentes, sont hebergé·e·s et accompagné·e·s dans leurs démarches administratives, mais aussi dans la reconstruction de leur projet de vie en France. Environ 30 ressortissant·e·s afghan·e·s y sont logé·e·s, soit 26% des effectifs.
La durée de séjour est d’environ deux ans en moyenne. A l’issue de cet accueil, la grande majorité accède à un logement pérenne.
Auteur: Service communication
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