Les 19, 20 et 21 juillet 2024, la commune de Mialet dans le Gard a accueilli le spectacle “Exils, Des Cévennes aux Amériques” dont le coup d’envoi a été donné chaque soir à la nuit tombée. Sensible à la thématique et attachée à ses racines protestantes, La Cimade était partenaire de l’événement. Retour sur ces trois soirées de représentations.
Après son premier spectacle « De Luther à Luther King », joué en 2017 et en 2021, l’association Son et lumière en Cévennes a choisi cette fois-ci le thème de l’exil des Huguenots cévenols au XVIIe siècle.
Dany Bénézet, co-scénariste du spectacle et présidente du groupe local de La Cimade à Alès, relate cette fiction historique qui suit “l’itinéraire d’une famille Huguenote qui habite dans les Cévennes et qui subit, comme toutes les familles huguenotes de cette région, les conséquences de la révocation de l’Edit de Nantes en octobre 1685. Cette famille décide de fuir le Royaume de France parce qu’il leur est interdit de pratiquer leur religion.” Le scénario a d’ailleurs été inspiré par les recherches menées par l’un des scénaristes concernant l’itinéraire de sa belle-famille, ayant fui le Gard pour la Virginie à la même époque.
Jonathan joue le rôle du Capitaine Smith. Originaire des Cévennes, il connaissait cet épisode historique “dans les grandes lignes”. “Forcément, tous les gens de la région connaissent plus ou moins, même sans vraiment s’y intéresser. Cette culture est très ancrée dans les Cévennes” explique-t-il.
Les représentations des 19, 20 et 21 juillet sont l’aboutissement de 3 ans de travail. Il s’agit d’un spectacle hors norme, qui se déroule sur un plateau scénique représentant 3 stades de football. 250 figurant.e.s et acteur.rice.s, tous bénévoles, donnent vie au scénario. A cela s’ajoute une cinquantaine de bénévoles “derrière le rideau”, qui s’activent aux décors, aux loges, aux accessoires, aux costumes ou encore en cuisine.
Pour Jonathan et Benjamin, qui joue lui les rôles du berger et du tisserand, c’est une “très bonne expérience”. L’un comme l’autre loue la richesse des rencontres qu’ils ont faites grâce à ce projet.
Au fil du spectacle, des parallèles se dessinent entre l’exil des Huguenots au XVIIe siècle et celui que traversent de nombreuses personnes aujourd’hui. Selon Benjamin, “On arrive à faire passer des messages grâce à ce côté grandeur nature, ce côté vivant. On arrive à faire passer un message au public, et même à nous-mêmes d’ailleurs, sur l’histoire, notre histoire finalement”.
Trois soirs de suite, les bénévoles de La Cimade ont accueilli sur leur stand des spectateurs curieux venus découvrir la boutique et la documentation de l’association, un bon moyen de patienter avant l’ouverture des portes. C’était l’occasion de discuter des actions de La Cimade et de déconstruire les préjugés sur les personnes étrangères et sur les migrations.
Pour Nicole, bénévole au groupe local d’Alès, la présence de l’association est évidente. Pour elle, “le spectacle Exils correspond exactement aux problématiques de La Cimade. Il raconte l’histoire d’une famille de Mialet, dans la région où nous nous trouvons, qui sont partis sur les chemins de l’exil. C’est donc à la fois une histoire ancienne et une histoire qui se renouvelle”.
Ce partenariat est notamment le résultat de la double casquette de Dany, bénévole active (voire infatigable) de l’association Son et lumière en Cévennes et de La Cimade : “Quand le thème de l’exil a été choisi, ma fibre Cimade a vibré puisque le thème de l’exil pour moi résonne bien entendu aux migrations d’aujourd’hui. Ces migrations d’hier, de ces Français qui étaient partis chercher la liberté dans d’autres pays, elles ressemblent terriblement aux migrations d’aujourd’hui qui accueillent ces gens qui fuient la persécution, la guerre ou même la famine dans leur propre pays.”
Elle ajoute : “On a voulu, au travers de ce scénario, créer de l’émotion au spectateur et que cette émotion puisse le renvoyer à la réalité d’aujourd’hui pour qu’il soit un peu plus sensible à l’accueil de ces gens qui sont exilés et qui arrivent en Europe, en France et dans notre région plus particulièrement.”
Jonathan abonde “On doit vivre avec nos différences, peu importe ce qu’on croit, peu importe la religion, on doit apprendre à vivre ensemble parce qu’on est tous humain.”
Auteur: Service communication
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