Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Depuis février, les journaux multiplient les reportages sur les arrivées de migrants tunisiens en France, stigmatisant parfois ces jeunes hommes « partis de chez eux au lieu de construire la démocratie », les victimisant ensuite pour mieux décrire les conditions insalubres dans lesquelles ils se retrouvent, errant dans des squares marseillais ou parisiens, sans nourriture, sans perspectives. A lire ces nombreux papiers, leur situation paraît bloquée et l’issue fatale : un retour volontaire ou une expulsion.
Depuis février, les journaux multiplient les reportages sur les arrivées de migrants tunisiens en France, stigmatisant parfois ces jeunes hommes « partis de chez eux au lieu de construire la démocratie », les victimisant ensuite pour mieux décrire les conditions insalubres dans lesquelles ils se retrouvent, errant dans des squares marseillais ou parisiens, sans nourriture, sans perspectives. À lire ces nombreux papiers, leur situation paraît bloquée et l’issue fatale : un retour volontaire ou une expulsion.
Défendre les droits des Tunisiens c’est défendre les droits de tous
Il nous faut pourtant batailler encore pour obtenir un accueil décent, des hébergements et des solutions administratives pour ces migrants. Non pas parce qu’ils sont révolutionnaires, non pas parce qu’ils ont combattu Ben Ali…nous n’en avons aucune preuve, et quand bien même cela ne changerait rien. Nous devons défendre leurs droits, car la politique mise en œuvre à leur égard est emblématique d’une gestion sécuritaire et discriminatoire d’une population jugée « indésirable ». Parce qu’ils semblent nombreux, parce qu’on peut jouer facilement sur la peur de l’invasion ou sur l’idée d’une situation exceptionnelle, le gouvernement n’hésite pas à bafouer leurs droits les plus fondamentaux. Or nous savons malheureusement que ces exceptions ensuite deviennent la règle. Demander un accueil décent pour les migrants tunisiens et défendre leurs droits, c’est donc défendre les droits de tous : le respect des procédures qui protègent nos libertés individuelles, le droit à être entendu par un juge, le droit à être défendu…
Violations systématiques du droit européen et du droit français
En effet, depuis février nous assistons à des violations systématiques du droit européen et du droit français.
Ça a d’abord été les contrôles illégaux à la frontière franco-italienne. Contrôles qui s’apparentent à des contrôles extérieurs au vu des conditions exigées et que nous avons dénoncé suite aux missions d’observations réalisées à la frontière .
C’est ensuite les interpellations toute aussi illégales dans les gares françaises ou dans les squares où étaient rassemblés des groupes de Tunisiens : interpellations massives et ciblées. Les juges des libertés et de la détention ont d’ailleurs libéré près de la moitié des Tunisiens qui avaient été placés en rétention suite à ces procédures collectivisées et stéréotypées jugées donc irrégulières.
Mais c’est aussi la volée de procédures de réadmission vers l’Italie qui sont notifiées aux migrants disposant d’un titre de séjour italien. Ces procédures, qui n’ont pas lieu d’être, la France ayant l’obligation selon la convention Schengen de reconnaître les titres de séjour délivrés par l’Italie, sont exécutées en vitesse. Elles permettent ainsi des expulsions sans possibilité de recours effectifs et sans présentation devant le juge.
Des centaines de migrants sont ainsi privés de libertés puis expulsés vers l’Italie alors même qu’ils sont en situation régulière en Italie et donc dans l’espace Schengen.
Rien ne saurait justifier une telle politique ciblée et répressive contre les migrants tunisiens. Au lieu de les traquer et de les enfermer, il est temps d’organiser un accueil décent leur permettant de réaliser leur projet (tourisme, formation, projet professionnel). C’est, on le répète, le premier des soutiens que peut apporter la France à la transition démocratique tunisienne, fragilisée par une situation économique difficile ( en juin, il est prévu que le nombre de chômeurs diplômés atteigne les 700 000). C’est aussi et surtout donner sens aux valeurs de justice et de fraternité dont la France ne cesse de s’honorer.
Auteur: Service communication
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