Incendie au Centre de rétention administrative de Cornebarrieu

Dans la nuit du 8 au 9 avril 2O24 vers 4h du matin, un feu a été déclenché dans l’un des secteurs du CRA de Toulouse. Les personnes enfermées dans ce secteur ont été réveillées par le bruit dans les couloirs et une fumée dense. Elles ont été évacuées dans la cour et y sont restées jusqu’en milieu d’après-midi dans le froid, allongées à même la dalle en béton avec leurs couvertures pleines de suie. Les équipes de la Cimade présentes au CRA constatent mercredi matin que l’air demeure difficilement respirable.

Cet incident se déroule dans un contexte où l’administration enferme toujours plus, sans discernement, où les atteintes aux droits se multiplient et où l’on constate une augmentation des tensions, grèves de la faim et actes d’auto-agressions. A l’enfermement prolongé dans un univers carcéral traumatisant s’ajoute l’absence de prise en considération des situations personnelles et de l’extrême vulnérabilité de certaines personnes enfermées.

A cet égard, une personne est actuellement en garde à vue suite au départ du feu. Son instabilité psychologique et la nécessité d’une prise en charge avaient pourtant été signalées par l’équipe de la Cimade intervenant au CRA.

Avec une nouvelle loi répressive promulguée le 26 janvier 2024, le gouvernement met fin aux protections contre l’expulsion des personnes gravement malades et des personnes ayant une vie privée et familiale importante et/ou ancienne en France, facilite la prolongation de l’enfermement alors même qu’il n’y a pas toujours de perspectives réelles d’expulsion, et élargit notamment les possibilités d’enfermement en rétention des demandeurs d’asile.

Face à cette politique délétère, le risque est majeur d’assister à l’avenir à une multiplication des drames dans les CRA.

Auteur: Service communication