Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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La Cimade vient d’être endeuillée par la mort le 17 janvier dernier d’un de ses acteurs les plus persévérants et les plus engagés. Il avait 82 ans.
Né dans une famille luthérienne du pays de Montbéliard, il fut orienté vers la Cimade dans les années 50. Il avait travaillé à Besançon pour aider les Algériens, pour beaucoup originaires du Constantinois, à survivre dans des conditions infâmes. La Cimade, alors dirigée par Jacques Beaumont, avait déjà implanté des équipes dans la région d’Alger et de l’Ouest algérien et cherchait à s’implanter dans le Constantinois. C’est ainsi qu’en 1961 le couple Carbonare, Jean ayant épousé Marguerite Galland, s’y installe au nom de la Cimade avec l’aide de la paroisse ERF, et établissent une équipe dans le centre de regroupement de Belkitane au sud de Constantine. Basé à Constantine, il allait souvent à Belkitane et à Bouhamama .Il demeurera dans le Constantinois toujours au nom de la Cimade mais dans le cadre du CCSA (Comité Chrétien de Service en Algérie) créé par le Conseil œcuménique des Églises. Jean est alors placé à la tête des chantiers populaires de reboisement (CPR) qui planteront 100 millions d’arbres (cèdres des Aurès, eucalyptus, oliviers, etc.). Ce nouveau programme de chantiers populaires de reboisement sera mené en collaboration étroite avec les nouveaux responsables politiques et le gouvernement d’Ahmed Ben Bella.
La famille Carbonare restera dans le Constantinois jusqu’en 1975. Cet engagement au service du développement social, agricole et politique de l’Afrique se poursuivra durant des années dans divers cadres, au Sénégal, dans la région de Tambacounda et du Fleuve, puis au Bénin. Ce service, de plus de quarante années, presque dévorant tant Jean y était investi dans le souci constant de réparer les méfaits de la colonisation, l’amena à bien des reprises à entreprendre des efforts de conscientisation des populations françaises. C’est ainsi qu’il fut en 1988 le président de la branche française de l’association Survie qui avait vu le jour au niveau international dans la lancée d’un Manifeste-appel contre l’extermination par la faim, signé dès son lancement par cinquante cinq Prix Nobel. Survie France, dont il fut l’un des premiers responsables, se consacra d’emblée à une lutte résolue contre la « Francafrique» et Jean Carbonare y prit une part déterminante.
Tout ceci le conduisit à la dernière phase de son combat dans le cadre du Génocide des Tutsi du Rwanda. Cela commença par sa participation à une commission d’enquête qui y fut envoyée, un an avant le génocide, par la Fédération internationale des Droits de l’Homme. Jean Carbonare en revint décidé à alerter les responsables politiques français sur les dangers imminents de la situation et sur le caractère ambigu et dangereux du soutien militaire apporté par la France au régime hutu. Il fut reçu à deux reprises par la «Cellule Afrique» de l’Élysée, put obtenir une longue interview télévisée. Le tout en pure perte, tant l’on sait la suite : l’horrible génocide de 1994.
Les innombrables témoignages de fidélité et d’amitié que Jean a reçu de la part d’anciens collaborateurs en Algérie et au Sénégal et ailleurs, au cours de ces dernières années, et en particulier lors de la célébration des Noces d’Or du couple Carbonare en 2008, l’on rendu heureux et paisible.
La Cimade adresse à Marguerite, son épouse, et à sa famille, le témoignage de son affection et de sa sympathie.
Auteur: Service communication
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