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Les vacances d’été et la rentrée scolaire n’auront pas été de tout repos pour les étrangers enfermés au CRA du Mesnil-Amelot !

8 novembre 2011

Le 18 juillet, la nouvelle loi Besson est entrée en vigueur : elle a, entre autre, allongé à 45 jours la durée maximale de maintien de rétention et créé une nouvelle mesure administrative de bannissement : les interdictions administratives de retour. Le 1er août, le ministère de l’Intérieur, profitant de […]

Le 18 juillet, la nouvelle loi Besson est entrée en vigueur : elle a, entre autre, allongé à 45 jours la durée maximale de maintien de rétention et créé une nouvelle mesure administrative de bannissement : les interdictions administratives de retour.

Le 1er août, le ministère de l’Intérieur, profitant de la période estivale, a ouvert le nouveau camp du Mesnil-Amelot : 240 personnes pourront donc y être maintenus chaque jour ce qui représente environ 7000 étrangers par an.

La Cimade et ses partenaires associatifs n’ont eu cesse de dénoncer l’illégalité, les caractéristiques carcérales et déshumanisantes de cette méga-structure, en alertant l’opinion publique et en saisissant le Conseil d’État. Quatre semaines à peine après le début de l’activité de ce centre, La Cimade constate déjà au quotidien les fortes tensions induites par sa configuration technologique et sécuritaire qui ne fait qu’accroître l’anxiété et le sentiment d’oppression causés par un tel enfermement.

CRA_Mesnil_Hichem

Le ministère a également décidé le 23 août d’inaugurer la zone réservée aux femmes et aux familles dans le CRA. Portes anti-pince-doigts, lits à barreaux, chauffe-biberons et fauteuils à nounours, tout est prévu pour se dédouaner de la réalité des traumatismes causés par l’enfermement. Une première famille est enfermée au Mesnil-Amelot le 30 août sur une décision de la préfecture de la Creuse : une mère géorgienne et ses trois enfants âgés de 5 ans, 2 ans et 14 mois, tous nés en France, interpellés devant le pas de leur porte. Séparés du père de famille, ils effectuent un trajet de 7 heures jusqu’en Seine-et-Marne. Le tribunal administratif de Melun mettra fin à leur enfermement, en prononçant l’illégalité de leur placement en rétention et de leur expulsion. Mais la machine à expulser des enfants est lancée : au même moment, deux familles de Roms de Roumanie, avec en tout 5 enfants, sont enfermés dans le centre. La mère et ses trois enfants sont renvoyés moins de 24 heures après leur arrivée, laissant derrière eux le père enfermé.

À l’intérieur du CRA, les familles côtoient également les femmes interpellées seules, souvent très démunies. Beaucoup d’entre elles encourent des risques importants, victimes des réseaux et de la traite des êtres humains, il est particulièrement choquant de constater l’acharnement administratif à leur égard alors que l’État leur doit protection.

Nous disposons bien souvent de quelques minutes pour nous entretenir avec eux, trouver une langue commune, comprendre la situation et le parcours de chacun, expliquer la procédure, réunir les documents, rédiger un recours, se mettre en relation avec l’avocat, ou simplement entendre les inquiétudes et tenter d’y répondre. Quel respect de la dignité des personnes dans ces conditions ?

Illustration : Le centre de rétention du Mesnil-Amelot vu par Hichem qui est resté enfermé inutilement 44 jours dans ce camp.

Auteur: Service communication

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