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Mardi 24 novembre, un pécheur repérait onze rescapés après le naufrage, plus de 36 heures avant, d’un « kwassa », petite embarcation utilisée pour transporter les migrants d’Anjouan vers Mayotte. A bout de force, vingt-et-un auraient coulé. Une membre de La Cimade à Mayotte témoigne.
Jeudi 27 novembre 2009, un médecin de l’hôpital de Mayotte nous informe que 11 rescapés d’un naufrage de Kwasa-kwasa sont hospitalisés. Beaucoup d’entre eux sont dans un état grave. Parmi eux, deux mineurs dont une jeune fille de 13 ans qui aurait, d’après les premières sources, perdu ses parents.
Après avoir eu l’autorisation des médecins, nous décidons de rencontrer la petite. Mais en arrivant auprès d’elle, nous constatons qu’elle n’est pas seule : deux tantes maternelles sont à son chevet. L’une d’elles a une carte de résident, l’autre est en cours de régularisation car ses 6 enfants et son mari sont français. Les deux femmes nous racontent alors les circonstances qui ont abouti au décès de leur sœur aînée, Mme Zahara.
Arrêtée le 18 novembre chez elle, elle a été renvoyée à Anjouan, aux Comores le 19. Son beau-frère a tenté pourtant de contester sa reconduite en se rendant au centre de rétention pour témoigner de la longue présence de Mme Zahara, mère de 6 enfants, nés et scolarisés à Mayotte. On lui rétorque qu’elle est libre de partir avec ses enfants. Pourtant, Mme Zahara habite depuis 19 ans à Mayotte, elle y a vécu de longues années, enfant, jusqu’au décès de son propre père, inhumé dans l’île. Pourtant, sa fille aînée a 18 ans et est de fait française. Pourtant, son mari vit à Mayotte depuis 40 ans. Arrivé chez son oncle à 5 ans, il n’a jamais eu de passeport et vit donc sa vie sans papiers, sans pourtant être dans la clandestinité. Rien n’y fait, Mme Zahara est reconduite en moins de 24 heures.
Une fois à Anjouan, Mme Zahara décide de repartir presque immédiatement à Mayotte. Or une de leurs filles, née en 1996 à Mayotte, avait été confiée à la grand-mère à Anjouan, qui se sentait seule. Celle ci devenue trop vieille pour s’en occuper, Mme Zahara décide de ramener sa fille avec elle à Mayotte. Elle est l’une des 11 rescapés ayant survécu 2 jours en mer après le naufrage de leur embarcation.
Parmi les disparus, deux femmes avaient été reconduites il y a trois semaines, enceintes, leurs enfants habitent Mayotte.
Ce drame illustre parfaitement la guerre menée contre les « non- Mahorais », les dégâts de la politique du chiffre, l’absence d’accès aux droits pour les «étrangers », laissés dans le plus grand dénuement et conduits au désespoir.
voir le communiqué inter-associatif
Auteur: Service communication
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