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Depuis trois ans, la campagne inter-associative Frontexit dénonce l’incompatibilité de l’agence Frontex avec le respect des droits fondamentaux. La création d’un nouveau corps européen de garde-frontières en lieu et place de Frontex, validée par le Parlement européen le 6 juillet dernier, marque une étape supplémentaire dans la guerre menée […]
Depuis trois ans, la campagne inter-associative Frontexit dénonce l’incompatibilité de l’agence Frontex avec le respect des droits fondamentaux. La création d’un nouveau corps européen de garde-frontières en lieu et place de Frontex, validée par le Parlement européen le 6 juillet dernier, marque une étape supplémentaire dans la guerre menée par l’Union européenne (UE) contre les migrants et les réfugiés.
Plus d’un an après l’annonce d’un renforcement de l’agence Frontex pour répondre à la mal nommée « crise migratoire », le résultat de la sécurisation des frontières européennes est consternant : le nombre de migrants et réfugiés morts en Méditerranée a augmenté[1], les violations des droits et les violences à leur encontre se sont multipliées tant aux frontières que dans les centres de tri appelés « hotspots ».
Or, malgré ce constat affligeant, la nouvelle agence de garde-côtes et de gardes-frontières européens qui doit remplacer Frontex pourra s’appuyer sur un arsenal renforcé et:
Ce renforcement inédit des capacités d’une agence européenne fait totalement abstraction des violations des droits pourtant documentées par des organisations non-gouvernementales et des instances officielles, y compris par l’agence Frontex elle-même qui les qualifie avec euphémismes « d’incidents »[6]. Pourtant, rien dans le nouveau mandat ne permet d’engager effectivement et directement la responsabilité juridique de l’agence devant un mécanisme indépendant.
Au lieu d’ouvrir des voies de passage légales et sûres, l’UE favorise la migration irrégulière ce qui accroît la mortalité migratoire et encourage les trafics.
Les organisations membres de la campagne Frontexit, originaires d’Europe, du Maghreb, du Mashreq, et d’Afrique de l’ouest, continueront de dénoncer et de s’opposer à cette dérive sécuritaire. Nous demandons la suppression de Frontex ainsi que de la nouvelle agence prévue pour la remplacer.
Ne laissons pas nos représentants nous faire croire à une « crise migratoire » qui n’est rien moins qu’une crise des politiques d’accueil de l’UE et de ses Etats membres.
L’Europe est en guerre contre un ennemi qu’elle s’invente
[1] 2 859 morts au 16 juin 2016 selon les estimations de l’Organisation Internationale sur les Migrations
[2] À cet effet, un « laisser-passer » européen, document de voyage destiné à faciliter le retour de ressortissants de pays « tiers » en séjour irrégulier, est en cours de création, et ce malgré l’opposition exprimée par les pays africains, lors du sommet de la Valette de novembre 2015
[3] Article 7 et 8 Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ; droit dérivé
[4] Droit d’asile en danger : non à la liste UE des pays « sûrs » (2016) AEDH, EuroMed Droits, FIDH
[5] Frontex a signé 19 accords de coopération extérieure à ce jour. Pour en savoir plus sur la nature de son déploiement hors Europe, voir la carte : « Les 10 cadeaux empoisonnés de Frontex »
[6] Frontex entre Grèce et Turquie, la frontière du déni (2014) EuroMed Droits, FIDH, Migreurop
Auteur: Pôle Europe et International
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