La Cimade dénonce un « lieu de non-droit » pour expulser des familles à l’aéroport d’Entzheim
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Depuis le 11 août 2025, Maël Hocquard et Artur Hakobyan ont entamé une grève de la faim. Menottés l’un à l’autre devant la Préfecture des Vosges, ils s’opposent à l’ordre d’expulsion qui cible la famille Hakobyan et se battent pour l’accès aux soins et à la dignité d’Anush, la fille aînée, atteinte d’une maladie génétique rare.

Dans leur pétition, Les Hirondelles Citoyennes décrivent le parcours d’exil de la famille Hakobyan pour rechercher une prise en charge médicale adaptée pour leur fille aînée Anush, dont le suivi spécialisé requis n’est pas disponible dans leur pays, l’Arménie. Dix ans après leur exil d’Arménie et après près de 5 années de vie en France, la famille est aujourd’hui menacée d’expulsion.
Pour s’opposer à cette expulsion imminente et demander un dialogue avec la Préfecture afin de garantir l’accès aux soins et la dignité d’Anush et de sa famille, Maël et Artur ont décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 11 août.
« J’ai HONTE de la France qui piétine tous ses engagements internationaux, son propre droit et la dignité de l’être humain. Plus encore face à des mineurs vulnérables. Cette action je l’ai organisée car je n’accepte pas et je ne pouvais pas laisser faire sans avoir soutenu cette famille qui a tout sacrifié pour la dignité de leur fille. Les menottes c’est le symbole que nos droits dépendent du respect de ceux des autres et que laisser les droits fondamentaux, les libertés individuelles et la dignité d’autrui être bafoués c’est accepter que demain ce soit peut-être les nôtres […]. » Maël Hocquart, membre de l’association Les Hirondelles Citoyennes, 19 août 2025

Cette action extrême révèle l’impuissance et l’exaspération face aux réponses déshumanisantes et sans issue, face à la violence institutionnelle des décisions administratives, face à l’absence de dialogue avec les autorités.
La situation de la famille Hakobyan fait écho à beaucoup d’autres rencontrées par les militant.e.s de La Cimade qui accompagnent quotidiennement les personnes en exil et sont les témoins directs des conséquences de la politique migratoire française et européenne. Parvenir à déposer une demande et obtenir une régularisation représente plus encore qu’hier un véritable parcours du combattant auxquels nous assistons souvent impuissants. Aux effets de la nouvelle adoptée en 2024 pour contrôler l’immigration, l’une des plus répressives de ces 40 dernières années, s’est ajouté la circulaire du ministre Retailleau de janvier 2025 qui a encore restreint les possibilité de régularisation des personnes qui vivent et travaillent en France, parfois depuis de longues années, alors que celles-ci se faisaient déjà au compte-goutte. Au-delà, les interprétations préfectorales restrictives sur les régularisations, l’impossibilité de prendre rendez-vous et d’accéder aux guichets des préfectures, les délais de réponse interminables… plongent de nombreuses personnes dans l’irrégularité et la précarité, sans parler de la détresse mentale qui ces situations provoquent.
Pour exprimer votre solidarité et soutenir leur mobilisation :
Auteur: Région Grand Est
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