Languedoc-Roussillon

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Prison de Béziers : une tentative expulsion injuste et surtout inhumaine

14 novembre 2025

La France a choisi de piétiner les droits de l’Homme et les droits européens et de bafouer le droit à la vie privée et familiale. Ce choix s’incarne tragiquement dans le parcours de Monsieur X., victime d’une double peine, plus vivace que jamais.

Monsieur X. a été condamné plus lourdement en appel, car une interdiction du territoire français a été prononcé (ITF). Il a été immédiatement transféré au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes à sa sortie de prison et expulsé au Maroc. Pourtant, condamné pour des faits mineurs et ayant purgé sa peine, il avait construit une vie en France.

Arrivé à l’âge de 11 ans dans le cadre du regroupement familial, Monsieur X. s’est marié à une citoyenne française. Ensemble, ils ont trois enfants. Il élève également un quatrième enfant, adopté, qu’il considère comme le sien.

Il souffre d’une maladie chronique provoquant des douleurs sévères. Après des années de souffrance, il avait enfin trouvé un traitement efficace — traitement qui n’existe pas au Maroc.

Un homme soutenu, intégré, aimé

Monsieur X. est entouré d’une famille soudée : ses frères et sœurs, brillants et engagés, dont l’une est urgentiste, le soutiennent activement. Il est décrit par elles et eux comme le plus intégré de la famille. Pourtant, il a été reconduit au Maroc, un pays dont en plus il ne parle pas la langue.

Une décision froide, déconnectée de la réalité

Le juge, qui l’a vu une semaine après son enfermement au CRA, n’a tenu compte ni de la détresse de sa femme, ni de celle de ses enfants. Il a voulu renvoyer froidement un homme seul, malade et sans repères dans un pays qu’il ne connaît pas.

La loi du 26 janvier 2024, « victoire idéologique » autoproclamée par l’extrême-droite, a entériné un recul sans précédent pour les droits des personnes étrangères ayant une vie privée et familiale stable en France, en permettant que celles-ci soient légalement expulsées du territoire, comme ce fut le cas pour Monsieur X. La Cimade continuera à se mobiliser contre l’application de cette loi répressive et ses conséquences dramatiques, car chaque personne mérite d’être traitée avec humanité, dans le respect de la dignité

Edit : Dans les jours qui ont suivi cette publication, nous avons appris que Monsieur s’était opposé à son expulsion, et qu’il avait finalement été assigné à résidence. Sa situation reste donc extrêmement précaire.

Photo: © JC HANCHE/CGLPL

 

Auteur: Service communication

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