« Étranges étrangers » : deux éditions très réussies du spectacle sur l’exil
Deux rencontres artistiques et engagées dans le cadre de Migrant'scène, avec le même succès. ...
A Grenoble, 500 personnes étaient présentes pour soutenir Pierre, condamné en 1ère instance par le tribunal correctionnel de Gap pour aide à l’entrée irrégulière de personnes étrangères lors d’une maraude. La Cimade, de nombreuses associations, collectifs et élus étaient présents dans une ambiance festive et pleine d’espoir. Car, dans la salle d’audience, les images contredisant les déclarations des policiers ont (enfin!) été visionnées par la cour. La décision sera rendue le 21 novembre prochain.
Le 6 janvier 2018, par -10°, Pierre , adhérent à La Cimade participe à une maraude qui, accompagnée de journalistes italiens, rencontre un groupe de quatre migrants, dont une ressortissante nigériane très mal en point. Pierre sera poursuivi et condamné pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France ». Car, selon les policiers, il aurait voulu les empêcher de charger les migrants dans la voiture de police, et ensuite permis à ces personnes d’en sortir en leur ouvrant la porte du véhicule.
Or un journaliste italien a filmé la scène, pendant 19 minutes. Contrairement aux juges de première instance, ceux de la Cour d’appel de Grenoble ont bien voulu prendre en compte ces images sur lesquelles il apparaît clairement que Pierre porte la jeune femme jusque dans la voiture de police, et que ceux qui s’en sont échappés ensuite l’ont fait en son absence.
L’avocat général continue de soutenir la version des policiers, se basant sur les procès-verbaux portés au dossier, précisant qu’il ne s’agit pas ici du procès des services de police et qualifiant les images de « non probantes ». Maître Chaudon, l’avocat de Pierre rappelle, lui, qu’un procès-verbal de la police ne sert que de «simple renseignement ».
«Personnellement, j’étais inquiet de la manière dont les exilés étaient en difficulté. Je n’avais pas d’intention particulière, si ce n’est d’être là. … Je n’ai pas franchi de frontières, je n’ai pas fait obstacle à la police », affirme Pierre.
Pour l’avocat général, malgré la décision du Conseil constitutionnel sur le principe de fraternité, la facilitation de l’entrée sur le territoire reste interdite. A ce titre, il demande la confirmation du jugement du tribunal de Gap rendu en première instance.
Maître Chaudon décrit son client comme « un peu plus humain que les humains », venant en aide à ceux qui crèvent, « dans ces montagnes qui recrachent des morts, … là où nous, nous skions et mangeons de la fondue ».
Il souligne que les pompiers ont finalement conduit la jeune femme au refuge solidaire, où son client l’aurait lui aussi accompagnée.
« Est-ce que les policiers ont menti ? Peut-être. Pierre ? Jamais (…)Il n’y a aucun élément pour asseoir la culpabilité, » conclue-t-il.
Rendez-vous le 21 novembre pour connaître la décision de la cour d’appel…
La même cour d’appel vient de condamner un maraudeur. Condamnations, garde à vues, intimidations policières se multiplient, alors que l’hiver approche… notamment à l’encontre des bénévoles de l’Association Tous Migrants.
Même si la frontière alpine a vu les passages de migrants diminuer de moitié depuis 2018, Médecins du Monde estime que le rôle des maraudeurs reste indispensable pour éviter les morts et lésions graves que peut infliger la montagne aux personnes venues en France demander de l’aide.
A l’issue de l’audience, une conférence de presse très animée s’est tenue devant la Cour d’appel. Pierre, Kévin, Théo et Bastien, ainsi que la Cimade, Amnesty, MDM, UJFP, ANVITA… ont témoigné en présence de l’Agence France Presse et le Dauphiné Libéré. Ils avaient beaucoup à dire !
Auteur: Région Sud-Est
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