Pour attirer l’attention sur les conditions de vie révoltantes qui leur sont faites, la soixantaine de jeunes migrants dont la minorité est contestée par les autorités, et forcés de ce fait de vivre à la rue, ont « fait portes ouvertes » le 21 septembre, dans leur campement de la Plaine des Vachers, à Lille Bois-Blancs, à l’occasion des journées du patrimoine. …Patrimoine de l’indignité, en ce qui les concerne.
Ces jeunes font l’objet d’une procédure de reconnaissance de minorité. Elle peut durer 6, 9 mois ou plus. Dans l’attente que leur recours soit examiné, ni considérés mineurs, ni considérés majeurs, ils n’ont accès à aucun dispositif d’hébergement. Des tentes, des bâches tendues entre les arbres : ils survivent là depuis le début d’année, avec, pour compagnie, les rats nombreux près de la Deûle toute proche, les cafards, l’humidité contre laquelle on ne peut lutter, l’impossibilité de faire sa toilette, sa lessive.
Les 65 jeunes du campement, avec le soutien du Collectif des habitants des Bois Blancs et l’association Utopia 56, ont mis en avant trois revendications essentielles lors de cette rencontre publique :
- Le raccourcissement de la durée du recours. Ce dernier, qui permet aux jeunes mineurs de contester le refus des autorités de les considérer comme tels, peut durer près d’un an. Il est demandé que la présomption de minorité soit respectée, afin que les jeunes puissent être pris en charge jusqu’à la décision du juge des enfants.
- Obtenir un hébergement digne avant le début de l’hiver.
- Avoir accès à la scolarisation et les moyens pour la suivre convenablement.
Nous étions présents aux côtés des jeunes pour les soutenir et demander qu’une mise à l’abri institutionnelle leur soit proposée.

Auteur: Région Nord-Picardie