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Le pôle Solidarités internationales-Europe et son partenaire au Sénégal, le Réseau migration et développement (REMIDEV), mettent en œuvre un nouveau projet sur la question des personnes migrantes en détention au Sénégal. Dans ce cadre, un atelier de renforcement des capacités s’est tenu à Dakar le 25 et 26 mai et a réuni une dizaine d’acteurs sur la question, société civile et autorités nationales.
Le pôle Solidarités internationales-Europe et son partenaire au Sénégal, le Réseau migration et développement (REMIDEV), mettent en œuvre un nouveau projet sur la question des personnes migrantes en détention au Sénégal.
Dans ce cadre, un atelier de renforcement des capacités s’est tenu à Dakar le 25 et 26 mai et a réuni une dizaine d’acteurs sur la question, société civile et autorités nationales. Cet atelier avait pour objectifs de renforcer les capacités des acteurs et de préparer une mission de collecte de données sur la situation des personnes migrantes en détention.
Deux personnes intervenant en prison auprès des personnes exilées en France pour La Cimade y participaient également.
Senghane Senghor, détaché sur le projet par la RADDHO, une organisation membre du REMIDEV, et Marina Kabou, chargée de projet au REMIDEV, reviennent sur le projet et l’atelier.
Pourquoi un projet sur les personnes migrantes en détention au Sénégal ? Quels sont les enjeux auquel le projet souhaite répondre ?
Senghane : Un projet sur les personnes migrantes est d’une grande importance pour le Réseau Migration et Développement (REMIDEV) et ses organisations membres. Les arrestations liées à la migration rythment l’actualité des Etats côtiers comme le Sénégal et restent une grande préoccupation de plusieurs structures étatiques, d’organismes internationaux et de la Société civile au plan international et au plan national.
Ce projet vise à renforcer les capacités des membres du REMIDEV, des partenaires et du groupe de travail multi-acteurs sur la thématique des migrants en détention et de créer un cadre adéquat de collecte d’informations relatives à la problématique.
Ce projet tente de trouver une solution à la question des données des personnes migrantes au Sénégal. En termes de nouveautés, il a permis de mettre ensemble des structures de l’Etat, des organisations de Société civile et des partenaires pour voir de plus près la question des données. Certes l’administration pénitentiaire a toujours collecté des données relatives aux régions mais ce qui manquait c’est la désagrégation.
Il est important de préciser que la question des données est au cœur de l’effectivité des droits humains. Les données servent à renseigner sur la situation qui prévaut dans un domaine. Elles aident à éclairer la prise de décisions en connaissance de cause et à faciliter l’évaluation de l’efficacité des décisions. Il faut constater cependant qu’il y a un déficit de données en matière de droits humains en général mais aussi de manière spécifique dans le domaine de la pénalisation de la migration. Ce projet est donc d’une grande pertinence car les migrants sont définis comme un groupe vulnérable et les groupes marginalisés sont généralement exclus des processus de collecte de données. Ainsi, certains groupes deviennent invisibles auprès des décideurs et même des acteurs qui détiennent le pouvoir.
Marina : Pour moi le projet répond à un besoin d’avoir des informations sur les personnes migrantes en détention. Pendant longtemps le curseur était mis sur d’autres thématiques comme les transferts de fonds, la migration irrégulière, la migration de retour entre autres thématiques. Mais force est de reconnaître que la thématique relative aux migrants en détention demeure très peu documentée au Sénégal. En effet, il existe peu de programmes ou d’initiatives sur cette thématique. Les migrants dans le cadre de leurs parcours peuvent avoir maille à partir avec la justice. Et pour diverses raisons, ils peuvent se retrouver en prison. Dès lors, ce projet constitue une bonne occasion pour se faire une idée assez pointue de la situation carcérale des personnes migrantes en passant par les causes d’incarcération jusqu’à la fin de la procédure judiciaire.
Senghane : Cet atelier de deux jours qui n’a réuni que des spécialistes de la question présente un caractère technique et a permis de discuter de certaines questions de fond et de partager des expériences. Il a permis d’harmoniser les points de vue des différents acteurs qui animent le domaine. Cette mise à niveau aidera d’ailleurs à mettre en place un groupe de travail inclusif mais efficace pour une meilleure préparation à la collecte des données. L’atelier ouvre des perspectives entre la Cimade et toutes les organisations qui prennent part à cet atelier grâce à leurs interventions directes ou indirectes en prison.
Marina : Selon moi, c’était un atelier d’échanges et de partage très enrichissant. Il a réuni différents acteurs qui interviennent en milieu carcéral et qui ont participé aux travaux de manière active. Les participants ont manifesté un grand intérêt à ce projet. Avec l’appui des différents acteurs, il est possible d’atteindre les résultats escomptés. L’on retiendra que chaque acteur intervient en prison selon ses domaines et moyens d’actions. Ce projet est une occasion de renforcer la synergie d’actions à travers un plan de plaidoyer commun qui pourrait être développé par les acteurs.
Senghane : Il est important de rappeler que la Cimade entretient un partenariat de plusieurs décennies avec l’Union pour la Solidarité et l’Entraide (USE) qui est chargée de coordonner les activités du REMIDEV. Ensuite, la Cimade capitalise une grande expérience en France dans le travail en prison qu’elle veut bien partager avec les structures et organisations impliquées dans la mise en œuvre de ce projet. A notre niveau, c’était une opportunité à saisir mais je pense qu’en termes d’expériences comparatives, la Cimade peut aussi s’enrichir du travail que nous ferons ensemble.
Marina : La Cimade est très engagée sur les questions migratoires. En plus de son expérience en milieu carcérale, La Cimade pourrait beaucoup apporter en termes de bonnes pratiques et d’atteinte des résultats. Autant de raisons qui justifient ce partenariat avec La Cimade.
Projet co- financé par l’Agence française de développement, l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine et La Cimade.
Auteur: Pôle Europe et International
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