
Le droit du sol à Mayotte : quand un vent de fake-news souffle sur l’Assemblée nationale
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La Cimade tient à réagir fermement aux propos qui attisent la haine tenus par le syndicat FO Justice au sujet des transferts de personnes détenues depuis Mayotte vers le centre pénitentiaire du Port, à La Réunion. Nous assistons ces derniers temps à une surenchère verbale inquiétante à propos des personnes […]
La Cimade tient à réagir fermement aux propos qui attisent la haine tenus par le syndicat FO Justice au sujet des transferts de personnes détenues depuis Mayotte vers le centre pénitentiaire du Port, à La Réunion.
Nous assistons ces derniers temps à une surenchère verbale inquiétante à propos des personnes étrangères. Le syndicat FO Justice ne fait pas exception, qualifiant implicitement les personnes détenues transférées depuis Mayotte de déchets et ouvertement la maison d’arrêt du port de “poubelle” de l’Océan Indien. Cette terminologie ne contribue en rien à un débat constructif sur les conditions de détention ou le manque de moyens dans les prisons. Elle met surtout en évidence une réalité plus sourde mais bien tangible : un racisme décomplexé, qui trouve une place grandissante dans le débat public, et maintenant dans l’espace syndical.
Il ne s’agit pas de nier la gravité des faits reprochés aux personnes transférées. Mais quelle que soit la nature des condamnations, le respect des droits fondamentaux s’applique à toutes et tous, sans exception. Défendre les droits des personnes détenues, c’est avant tout rappeler que la dignité humaine ne s’efface pas avec une incarcération, conformément aux principes de notre Etat de droit.
Au-delà de la surpopulation carcérale, c’est bien l’origine géographique et perçue des personnes transférées qui est pointé du doigt. Le communiqué dénoncé vise indistinctement des personnes françaises, originaire de Mayotte, et des personnes étrangères, entretenant volontairement un flou entre origine géographique et statut administratif. Toute personne arrivant de Mayotte se trouve ainsi assimilée à une personne en situation irrégulière.
La Cimade, engagée dans la défense des droits des personnes étrangères, refuse que de tels propos, fondés sur le rejet, la peur et le mépris, soient banalisés. La déshumanisation des personnes incarcérées ne doit être tolérée sous aucune circonstance. Par ailleurs, faire des liens entre l’origine d’une personne et sa dangerosité supposée est une vieille rengaine coloniale et raciste que nous combattons fermement.
Il est urgent de recentrer les discussions sur de vrais enjeux : les conditions de détention, le respect des droits fondamentaux en prison, et les moyens alloués au service public pénitentiaire. Mais pour y parvenir, il faut du sérieux, de l’humanité, et un certain courage politique. Pas des discours haineux maquillés en revendications professionnelles.
La Cimade appelle à la responsabilité. Les mots ont un poids, d’autant plus lourds lorsqu’ils émanent d’un syndicat du service public. À La Réunion, où le vivre-ensemble est souvent érigé en valeur forte, nous continuerons, inlassablement, à rappeler que la dignité humaine n’a ni frontière, ni statut, ni origine.
Auteur: La Cimade Océan Indien
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