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Après un an de détention arbitraire du défenseur des droits Moussa Tchangari (AEC Niger), Migreurop réclame sa remise en liberté immédiate et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

3 décembre 2025

Cela fait un an aujourd’hui que Moussa Tchangari, Secrétaire général de l’Association Alternative Espaces Citoyens Niger (AEC), membre du réseau Migreurop, a été interpellé à son domicile au retour d’un voyage international. Il est depuis 365 jours détenu de façon arbitraire par les autorités nigériennes.  Mercredi 3 décembre, AEC a organisé une journée de soutien aux défenseurs des droits humains, à l’occasion de l’an 1 de la détention arbitraire de Moussa Tchangari. A cette occasion, le réseau euro-africain Migreurop, dont La Cimade est membre, publie un communiqué de presse

Moussa Tchangari est une figure reconnue de la société civile nigérienne, qui œuvre depuis les années 1990 pour la justice sociale et la démocratie au Niger. Il est détenu et poursuivi sur la base d’accusations sans fondement, uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et dénoncé des mesures gouvernementales portant atteinte aux libertés démocratiques.

Le 3 janvier 2025, le tribunal de grande instance de Niamey l’a inculpé d’infractions extrêmement graves, dont « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », « atteinte à la défense nationale » et « complot contre l’autorité de l’État en intelligence avec des puissances ennemies ». Il est depuis incarcéré à la prison de Filingué, à près de 200 km de Niamey. En vertu du code pénal nigérien, les accusations liées au terrorisme peuvent entraîner jusqu’à quatre ans de détention préventive non renouvelables. S’il est reconnu coupable de complot en intelligence avec des puissances ennemies, il risque la peine de mort. Par ailleurs, Moussa Tchangari risque la déchéance de sa nationalité nigérienne pour les accusations de terrorisme pesant à son encontre. Au Niger comme dans de nombreux autres pays, les accusations de « terrorisme » sont utilisées par des gouvernements autoritaires pour réprimer les libertés démocratiques et les initiatives de la société civile.

En mars, puis en mai 2025, ses avocats ont introduit plusieurs recours, notamment une demande d’annulation de la procédure, ainsi qu’une requête de dessaisissement de la chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme et de criminalité organisée. Tous ces recours ont été rejetés. La dernière audition de Moussa Tchangari s’est tenue le 22 octobre, mais le 24 octobre 2025 a été annoncée la clôture de l’instruction.

Nous, défenseur·e·s des droits membres du réseau Migreurop, exprimons notre profonde préoccupation et indignation face à sa mise en accusation abusive, et à son incarcération arbitraire. Cette détention préventive interminable constitue une violation flagrante de ses droits les plus fondamentaux, qui ne vise qu’à étouffer les voix dissidentes dans un contexte politique autoritaire. Face à ces méthodes répressives inacceptables, nous appelons à la libération immédiate de Moussa Tchangari.

Tandis que les attaques contre les droits humains, la solidarité, et la liberté d’expression, sont de plus en plus fréquentes, l’intimidation et la répression acharnée que subissent les défenseur·e·s des droits – au Niger comme ailleurs – ne font que conforter la justesse de nos combats en faveur du respect des droits et de la démocratie.

 

Auteur: Pôle Europe et International

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