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Le poste salarié Cimade de coordinatrice d’accès au droit à Grande-Synthe s’est arrêté fin septembre, tout comme la permanence mobile, alors que 300 à 400 personnes continuent de vivre sur la commune dans des conditions indignes et dégradantes.
La Cimade intervient à Grande-Synthe depuis le 1er juillet 2016 dans le cadre d’un projet visant à favoriser l’accès aux droits des personnes exilées « en transit » vers l’Angleterre. Lors du démarrage du projet, le camp humanitaire de la Linière, ouvert à l’initiative du maire début 2016, abritait entre 700 et 1300 personnes. Sa disparition, suite à un incendie survenu en avril 2017, n’a pas empêché l’arrivée continue de centaines de personnes sur la commune.
Depuis, la situation à Grande-Synthe se répète : comme en 2017, la mairie a ouvert un gymnase fin décembre 2018 afin d’y accueillir les personnes exilées pour l’hiver. Le 17 septembre 2019, la structure a été évacuée et près de 1000 personnes ont été orientées vers des CAO/CAES partout en France.
Alors que le sous-Préfet a affirmé dans la presse que plus personne ne dormait dans les bois, 300 à 400 personnes, y compris des familles et des enfants en bas âge, y vivent actuellement dans des conditions indignes et dégradantes. Elles n’ont plus accès ni à l’eau, ni à l’hygiène (les points d’eau, douches et toilettes, installés sur injonction du Conseil d’Etat, ont été retirés), se lavant dans le lac de la base de loisirs et utilisant cette même eau pour boire et faire à manger.
Parallèlement, les abris sont confisqués ou détruits, lors des opérations d’expulsion menées par les forces de l’ordre, jusqu’à trois fois par semaine (les associations en ont compté plus de 70 au cours des neuf derniers mois).
Dans ce contexte difficile, et grâce au soutien de la Fondation Abbé Pierre, la Cimade a pu recruter un poste salarié et constituer une équipe de bénévoles. Des temps de permanence d’information et d’accompagnement juridique ont ainsi pu être mis en place : d’abord en ville, puis à compter de janvier 2018, directement sur les lieux de vie des personnes, dans un camping-car aménagé à cet effet. Parallèlement, la Cimade s’est investie dans des actions juridiques collectives qui ont notamment permis de faire reconnaître par la justice l’illégalité d’une expulsion menée en 2017 et plus récemment la carence des autorités de l’État en matière d’accès à l’eau, à l’hygiène et à des sanitaires. Notre association a aussi porté des actions d’observation (comme l’évacuation du gymnase en mai 2018 et une enquête en mars 2019 sur les conditions de vie des personnes exilées), d’interpellation des autorités et de plaidoyer.
Le financement du projet par la fondation Abbé Pierre étant arrivé à échéance, et faute d’avoir réussi à mobiliser les ressources financières suffisantes pour poursuivre cette action, le poste de coordinatrice d’accès au droit s’est arrêté à la fin de ce mois de septembre. En conséquence, la Cimade ne sera plus en mesure d’assurer sa permanence mobile et d’assurer un appui juridique aux associations engagées à Grande-Synthe. Pour autant, nous continuerons d’être présents sur le littoral dunkerquois et d’agir pour le respect des droits et de la dignité des personnes exilées. Le groupe local Cimade de Grande-Synthe, composé d’une petite équipe de bénévoles, continuera de tenir chaque mardi une permanence d’accès au droit, de participer aux réunions interassociatives et de mener des actions de sensibilisation sur les migrations.
Nous remercions vivement la Fondation Abbé Pierre sans qui ces actions n’auraient pu être menées, ainsi que les associations et personnes engagées sur le terrain qui nous ont accordé leur confiance.
Auteur: Région Nord-Picardie
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