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À l’occasion de la présentation de l’exposition Attention, travail d’Arabe dans le cadre du Festival Migrant’scène, Ali Guessoum, fondateur de l’association Remembeur, explique pourquoi et comment cette exposition a été conçue et réalisée.
Qu’est-ce que l’association Remembeur ?
Créée en 2011, l’association Remembeur souhaite redonner aux étrangers et aux Français venus d’ailleurs, une place dans l’histoire culturelle, politique et militante de notre pays.
Elle travaille en étroite collaboration avec des sociologues, des historiens, des universitaires, des écrivains, des illustrateurs, des pédagogues, des scénographes ainsi qu’avec de nombreux partenaires associatifs et institutionnels.
Au fil des années, l’association a imaginé et produit des expositions et une boîte à outils qui permettent de sensibiliser le grand public, les scolaires et les professionnels. Au départ de ces actions de sensibilisation, il y a toujours un projet de création, à la fois artistique et engagé sur la société et l’histoire françaises. Ce qui permet d’aborder de manière distanciée les problématiques de la discrimination, du racisme, de la tolérance, de la liberté d’expression, de l’égalité des chances.
Que découvre-t-on dans l’exposition Attention, travail d’Arabe ?
Grâce à une approche originale, combinant création artistique, sciences humaines et codes culturels populaires, Attention travail d’Arabe questionne, interpelle et engage un dialogue essentiel et fructueux avec le public. Elle est composée d’affiches détournant des slogans publicitaires et commerciaux bien connus : c’est un moyen de démonter par l’humour les stéréotypes et les préjugés racistes. Citoyenne et militante, elle joue du second degré, en subvertissant les codes de la publicité pour faire passer des messages, tout en puisant ses sources dans l’histoire, la culture populaire, scientifique, religieuse, sociologique, la mémoire collective.
Cela fait trente ans que ces idées me traversent la tête, pour avoir été victime ou témoin de la dégradation du pacte républicain qui faillit d’année en année dans sa mission égalitaire. Depuis la marche pour l’égalité de 1983, qui portait l’espoir de donner les même chances à tous les enfants de la république, jusqu’aux Le Pen père et fille, ces espoirs se sont évanouis.
Petit à petit, j’en suis venu à me dire qu’il fallait traiter ces questions autrement que sur un air victimaire et amer.
Quel est l’intérêt de manier le second degré ? Les références sont-elles compréhensibles par tous ?
L’approche par l’humour est fondamentale pour désamorcer l’emprise anxiogène des thèmes sur le débat. Toutes les références ne sont pas perçues de la même manière par tous, il faut parfois un accompagnement (référence historique notamment) pour aider mais généralement, à part pour de très jeunes publics, la plupart saisissent le second degré.
Quel est le succès de l’exposition, quels publics avez-vous rencontrés ?
Plus de 70 000 personnes jusqu’à présent nous ont fait l’honneur de la découvrir : des adolescents, des étudiants, des associations, animateurs, enseignants, le grand public, etc. Pour la très grande majorité, ils sont enthousiastes.
Avez-vous d’autres projets pour la suite ?
Nous allons organiser une exposition hommage à la contribution des soldats coloniaux durant les deux grandes guerres : Maures pour la France. Puis, juste après, ce sera la mise en place d’un futur festival sur le rire comme levier contre le racisme, dans le département de la Seine-Saint-Denis, en permettant l’organisation d’ateliers d’écriture pour les collégiens encadrés par des parrains humoristes. Ce festival est amené à durer, il verra le jour en 2019.
Propos recueillis par Françoise Ballanger
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Auteur: Service communication
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