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À l’occasion du festival Migrant’scène, l’exposition Cabanes rêvées, entièrement conçue et réalisée par La Cimade, est présentée dans 18 villes en France. Elle sera par la suite disponible partout où elle pourra servir de support à des actions de sensibilisation. Rencontre avec Bénédicte Fiquet, coordinatrice de ce projet.
Le panneau introductif invite à un double voyage : la découverte des œuvres – les « cabanes rêvées » – créées par des personnes nouvellement arrivées en France et un voyage dans le temps, au fil du peuplement du pays. Dans chacun des 16 panneaux suivants, une grande photo montre une cabane (parfois plusieurs) dans laquelle est insérée la photo de la personne qui l’a créée, dans la position et dans la mise en scène qu’elle a choisies.
En bas, un texte, complété par une carte légendée, explique l’histoire du peuplement de la France, depuis l’époque préhistorique jusqu’à aujourd’hui… Ce qui casse nombre d’idées reçues !
Les panneaux de fin sont un reportage photographique, qui restitue l’ambiance des ateliers et donne une image joyeuse de personnes étrangères fraîchement arrivées, en pleine action.
L’exposition comprend 19 panneaux, sur support souple et avec système d’accrochage pour que la circulation et l’installation soient les plus faciles possible.
Au départ, c’est le choix de l’équipe de sensibilisation de réaliser une exposition « made in Cimade ». Il s’agissait surtout, non seulement de s’inscrire dans la thématique générale du festival, « Vivre ensemble », mais de traduire concrètement et visiblement le principe du « faire ensemble », souvent réaffirmé, mais pas suffisamment mis en œuvre. Là, les personnes étrangères sont partie prenante du projet. Elles ont montré un entrain, un dynamisme qui cassent l’image misérabiliste ou passive qui leur est trop souvent accolée.
Nous avons sollicité un photographe, qui a aussi une expérience d’animateur, pour qu’il accompagne les groupes dans la création plastique. Le choix du thème correspond à l’affirmation du droit à trouver un abri, à « poser sa valise ». Trois ateliers ont eu lieu : dans une classe pour élèves allophones d’un collège de Saint-Denis, avec des personnes apprenant le français avec des bénévoles de La Cimade de Clermont-Ferrand, et avec des enfants du centre provisoire d’hébergement de La Cimade à Massy. Tout le monde était invité à puiser dans les matériaux de récupération mis à disposition pour imaginer et construire une cabane, puis à s’y installer par le biais de sa photo découpée.
Pour que le propos soit fort et qu’il y ait de quoi nourrir savoirs, réflexions, échanges, il fallait une double approche, avec un volet pédagogique qui soit complémentaire du volet esthétique. Ainsi, les étapes successives du peuplement de la France, résumées et illustrées, mettent en évidence les origines multiples, parfois fort lointaines ou inattendues des populations vivant en France. Comme personne n’est légitime à s’affirmer Français ou Française (il n’y a pas de « souche » !) cela donne toute légitimité à celles et ceux qui arrivent.
On voit à quel point le terme hélas si courant de « vague migratoire » est mal adapté, car il ne correspond en rien aux faits. Les exemples abondent de telles manipulations de l’histoire ou de lectures purement idéologiques, comme « nos ancêtres les Gaulois » qui n’ont succédé que récemment à de précédents « ancêtres Francs ». Autre exemple : dans les livres d’histoires, le terme déjà très connoté d’invasions barbares s’est transformé en invasions germaniques à une époque où l’Allemagne était considérée comme l’ennemie de la France. Aujourd’hui que la relation est apaisée, on parle de grandes invasions…
Pour rassembler les données historiques (avec l’aide du professeur d’histoire du collège), il a fallu puiser à des sources assez rares. Car s’il existe beaucoup de travaux sur l’histoire de l’immigration depuis deux ou trois siècles, il y en a peu sur les époques antérieures, Préhistoire comprise, qui réservent pourtant bien des surprises. Par exemple, grâce à la paléogénomique qui permet des comparaisons d’origines, on découvre qu’il y a une communauté de gènes entre les populations du sud de la France et des individus du néolithique proche oriental…
Propos recueillis par Françoise Ballanger
Auteur: Service communication
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