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CP – Violences et expulsions de familles comoriennes à Chirongui : l’action publique se fait toujours attendre

21 avril 2016

Trois mois après les expulsions de leur maison des familles comoriennes de Tsimkoura, un mois après celles de Poroani, les habitants concernés sont toujours dans une situation des plus précaires. La plupart n’a toujours pas trouvé de logement décent et n’a pu revenir chez elle. Nous appelons les pouvoirs publics à réagir pour résoudre la situation, prévenir toute nouvelle forme de violence et empêcher les expulsions. L’urgence est là. Chirongui même serait menacé par de tels agissements dans les semaines à venir.

Communiqué de presse

Action collective

Trois mois après les expulsions de leur maison des familles comoriennes de Tsimkoura, un mois après celles de Poroani, les habitants concernés sont toujours dans une situation des plus précaires. La plupart n’a toujours pas trouvé de logement décent et n’a pu revenir chez elle.

Les enfants scolarisés à Tsimkoura ont pu reprendre le chemin de l’école seulement depuis dix jours. Pour ceux de Poroani, rares sont ceux qui ont pu retourner dans leur salle de classe. En effet, certains sont hébergés par des proches dans un village éloigné et d’autres sont encore traumatisés par la violence des expulsions.

Le 20 mars à Poroani, les autorités publiques, informées de l’expulsion imminente de Comoriens, se sont contentées de tripler le nombre de gendarmes présents sur place. Mais ces derniers ne sont jamais intervenus, malgré l’illégalité des expulsions.

Madame le maire de Chirongui, Roukia Lahadji, a déclaré dans la presse n’avoir aucune « solution à proposer aux habitants ». Si elle évoque une augmentation des agents de prévention, aucune décision pour répondre à l’urgence de la situation ne semble avoir été prise. En revanche, elle a saisi le ministre de l’intérieur.

Le lundi 4 avril, après deux rendez-vous annulés au dernier moment par la mairie, une rencontre entre la maire et les associations Les exilés de Tsimkoura, Solutions éducatrice de Poroani et La Cimade a pu se tenir. Roukia Lahadji a fait savoir qu’elle ne prendrait aucune décision pour trouver une solution de relogement des familles expulsées, même celles en situation régulière, ou pour prévenir d’éventuelles nouvelles expulsions. Elle s’est limitée à un engagement visant à permettre aux familles de ramener leurs enfants à l’école, en organisant une réunion avec son adjointe responsable de la scolarisation, les associations présentes et l’association en charge de la scolarisation à Tsimkoura. Malheureusement, cette réunion qui s’est déroulée le vendredi 8 avril devant la mairie n’a rien donné, l’élue à la scolarisation et l’association Malési refusant de reconnaître leur responsabilité dans la protection des parents accompagnateurs.

Du côté de la préfecture, silence radio. Une réunion a eu lieu le 24 mars entre les services de l’État et la maire de Chirongui. Aucune information sur des actions concrètes n’a été communiquée. À travers ce manque d’engagements, la préfecture laisse perdurer une situation d’impunité totale et ne remplit pas ses missions de préservation de l’ordre public. Cette absence de réaction de l’État est honteuse et dangereuse pour les habitants de Mayotte.

Les plaintes contre X, déposées par des habitants il y a plus d’un mois, n’ont pas trouvé d’écho auprès de la justice. Aucune enquête ne semble avoir été diligentée à ce jour.

Le Défenseur des droits a été saisi à la fois par Solutions Éducatrices et par les Jeunes Ambassadeurs des Droits.

Nous appelons les pouvoirs publics à réagir pour résoudre la situation, prévenir toute nouvelle forme de violence et empêcher les expulsions. L’urgence est là. Chirongui même serait menacé par de tels agissements dans les semaines à venir.

 

Associations signataires :
– Solutions éducatrices, de Poroani
– Les Exilés de Tsimkoura
– La Cimade

 

En savoir plus :

> Lire l’actualité par La Cimade – Mayotte : la chasse aux étrangers par la population est ouverte… et couverte

 

Actualisation du CP : une enquête a été lancée par le procureur de la République durant la semaine du 18 avril 2016, soit un mois après le dépôt des premières plaintes.

Auteur: Région Outre-Mer

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