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En dépit des risques sanitaires, le centre de rétention administrative (CRA) de Guyane n’a jamais fermé ses grilles. Pour la préfecture il s’agit de maintenir à tout prix le fonctionnement du centre et affiché une action continue de l’Etat en matière de lutte contre l’immigration irrégulière. Le juge judiciaire chargé de vérifier les conditions d’enfermement en rétention, s’est saisi du sujet pour constater que le fonctionnement du CRA en l’état n’est pas conforme aux mesures sanitaires en vigueur.
En dépit des risques sanitaires, le centre de rétention administrative (CRA) de Guyane n’a jamais fermé ses grilles. Pour la préfecture il s’agit de maintenir à tout prix le fonctionnement du centre. En France, cette politique conduit de plus en plus de personnes à être contaminées dans les CRA. Et pour cause : il y est impossible d’organiser des gestes barrières rigoureux.
Au centre de rétention de Matoury, certes des ajustements de fonctionnement comme la délivrance de masques ou la présence ponctuelle de gel hydro alcoolique dans la zone de rétention ont été organisés. Néanmoins, l’affichage des gestes barrières n’a pas été traduit, illustré ou placé dans un endroit visible et les personnes enfermées indiquait ne pas en avoir connaissance. Le renouvellement sur demande du masque et du kit de toilette, distribués à l’arrivée, demeure par ailleurs soumis à la disponibilité et la bonne volonté des agents de police. Pour Mario, dominicain arrivé au CRA début septembre : « Je n’ai pas eu d’informations sur les gestes barrières en arrivant au centre de rétention. On ne m’a pas proposé de prendre ma température. Ici, il n’y a pas de gels hydro alcoolique, je me lave les mains avec du shampoing. ». On peut également regretter que dans un contexte sanitaire pourtant en alerte, le service médical attaché au CRA soit en effectif réduit ou remplacé en cas d’absence totale par un relai téléphonique auprès du Samu.
Les juges judiciaires chargés de vérifier les conditions d’enfermement en rétention, au tribunal judiciaire comme en appel, viennent de se saisir de ce sujet et ont constaté en août puis en septembre, que les gestes barrières au CRA ne sont pas respectés. Ils relèvent également qu’il existe un risque de dissémination du coronavirus en cas d’expulsion.
Par ailleurs, priver les personnes de liberté alors que la préfecture n’est pas en capacité d’organiser leur expulsion est illégale. Les frontières des pays voisins étant toujours fermées, le placement en rétention n’a aucune chance d’aboutir et n’est donc pas justifié dans ce contexte.
Le maintien d’une activité, même faible, au CRA, en dépit des libérations quasi systématiques prononcées par les juges, a pour finalité manifeste de faire peser sur les juges et non la préfecture, la baisse du nombre d’expulsions depuis le Guyane. Or derrière cet enjeu d’affichage politique, ce sont surtout des femmes et des hommes qui sont privés de liberté, juste pour la forme.
Auteur: Région Outre-Mer
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