A travers leurs porte-parole, Jason*, ressortissant guyanien, et Charles*, ressortissant haïtien, les personnes enfermées au centre de rétention administrative de Guyane souhaitent s’adresser au public à l’extérieur pour que leur « arme du désespoir » soit entendue :
« Nos revendications sont les suivantes :
- Nous dénonçons nos conditions d’enfermement : ici la nourriture n’est pas bonne et la santé des personnes se dégradent de jour en jour. Certaines personnes ont de la fièvre, d’autres maigrissent à vue d’œil. En plus, les policiers n’acceptent pas que notre famille nous amène à manger depuis l’extérieur. La zone de vie est sale et certaines pièces sentent très mauvais. Nous vivons une situation qui n’est pas bonne pour nous. Nous accumulons beaucoup de stress en pensant à notre futur, notre travail, notre famille.
- Nous dénonçons le système de la rétention : nous sommes enfermés pendant 28 jours et prolongé encore 28 jours et à chaque fois les tribunaux refusent de nous relâcher. Certains de nos compatriotes sont enfermés ici depuis deux mois et d’autres sont déjà passés six fois devant le juge. Il n’y a plus rien à faire pour nous. Pourquoi les juges ne nous libèrent pas alors qu’en fait tout le monde sait ici qu’il n’y a pas d’avion pour nous expulser ? Si la préfecture prend la décision de nous enfermer ici et si elle n’arrive à nous expulser, alors il faut qu’elle nous laisse partir. Pourquoi nous laisser souffrir ici ?
- Nous demandons notre libération : nous aimerions que l’on nous libère pour pouvoir continuer notre vie. Nous n’avons commis aucun crime et c’est seulement parce que l’on n’a pas de papiers que l’on nous laisse souffrir ici. Pour ceux qui ont une famille dehors : qui va se charger de la nourrir ? Pour ceux qui ont de graves problèmes médicaux : qui a de l’intérêt pour nous ? Nous avons arrêté de manger car nous voulons sortir d’ici.
La nourriture, le tribunal, l’enfermement : nous réclamons notre liberté !
S’il vous plait, les responsables, nous avons besoin d’aide.
Nous, les retenus du centre de rétention administrative de Guyane, nous demandons aux journalistes de faire passer notre message et de venir au centre de rétention pour constater à quelle point la situation ne peut plus durer. »
*Les prénoms ont été modifiés.
Auteur: Région Outre-Mer