« Étranges étrangers » : deux éditions très réussies du spectacle sur l’exil
Deux rencontres artistiques et engagées dans le cadre de Migrant'scène, avec le même succès. ...
A Aix-en Provence, la Cimade propose l’exposition « Invisibles » jusqu’au 18 octobre, aux Oblats, 2bis rue d’Italie. Il s’agit de masques créés en 2018 par des artistes migrants dans le cadre d’ateliers d’artistes de la Cimade Marseille, ainsi que les photos et du film que ces Å“uvres ont inspiré à Ayman Khoury.
Lors du vernissage, vendredi 14 octobre, un public fasciné a assisté à la performance de Peshawa, qui a réalisé une œuvre poignante sous leurs yeux. Une exposition colorée, dans un cadre de verdure et de calme.
Lors du vernissage, Mireille Provensal, responsable du groupe local de la Cimade d’Aix, a explicité pour le public le sens de cette exposition :
« Les invisibles, ce sont ceux qui travaillent dans les restaurants, sur les chantiers, dans les cuisines, ceux qui meurent anonymes en mer, ce sont ceux qui font la queue dans les consulats, les préfectures, que nous accompagnons et qui n’obtiennent le plus souvent rien, si ce n’est d’attendre en se faisant les plus invisibles possibles. Enfin, ce sont ceux qui se font expulser de chez nous et renvoyer dans leur pays.
Ce sont ceux qui ne sont pas reconnus, et de ce point de vue-là , je trouve que le masque, comme symbole de ceux qui ne sont pas reconnus, c’est important. De ceux qui sont invisibles derrière leur masque de sourire parfois, mais de tristesse derrière, de cette altérité de l’autre que le masque nous cache. La Cimade a à voir avec ce travail réalisé par des invisibles et aussi pour les invisibles ».
Pourquoi des masques ? Blas Gimeno, artiste accompagnateur de l’atelier, le fait comprendre par ces quelques mots :
« …Nos masques font de nous des êtres différents, étranges. Étrangers ? Oui, nos racines sont ailleurs. Mais nous sommes venus sur cette terre avec bienveillance et fraternité, portant la paix et l’amitié. Oui, nos langues et nos cultures sont différentes. Mais un dialogue paisible est possible, car sous nos masques, nous sommes tous humains. Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre! «Â
Le documentaire de Ayman Khoury, la Mascarole, dix minutes environ, proposé à côté de l’exposition donne vie à l’ensemble de la démarche, avec ses aspects esthétique, militant, émotionnels. (cliquer ici pour le regarder)
Peshawa est un artiste kurde irakien à présent réfugié en France. Il a accepté lors du vernissage, de nous rendre spectateur de sa création en temps réel. Une performance impressionnante. Le résultat représente en noir et blanc une foule dont on distingue des visages fatigués, des corps flous, qui semble nous regarder tristement
En 2018, la Cimade Marseille a mis en place un atelier d’arts plastiques destiné aux personnes qu’elle accompagne, dans le but de leur permettre de témoigner de leur parcours et d’exprimer leurs attentes et leurs rêves. Guidés par une équipe de bénévoles animés par un plasticien professionnel, les artistes de l’atelier réalisent peintures, dessins, collages pour développer des traces sur différents types de supports. Ceux qui le souhaitent voient leurs Å“uvres accrochées lors d’expositions collectives.
En 2020-2021, omniprésent, le masque a pris une dimension universelle en contribuant à lutter contre cet agent pathogène qui a changé nos façons d’être en société. Depuis 2021, plutôt que de subir l’obligation de porter le masque, l’atelier a décider de transformer cette contrainte en objet d’art, en fabriquant des masques théâtraux. A l’aide de bandes de plâtre, de peinture et de matériaux divers, une quinzaine de participants ont ainsi pu exprimer leur subjectivité et leur créativité.
Comme le dit Shireen :  » Mes masques portent un certain sourire, mais derrière ces masques il y a une personne qui a perdu le sourire ».
Auteur: Région Sud-Est
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