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En dépit des nombreuses alertes de la société civile sur le risque d’une multiplication des désastres humanitaires et des violations des droits fondamentaux que créerait le pacte européen asile et migration, celui-ci vient d’être adopté en séance plénière au Parlement européen.
La Cimade et plus de 160 autres organisations appelaient encore ce matin les député·e·s européens et européennes à ne pas voter le pacte sur la migration et l’asile en raison des conséquences dévastatrices sur le droit à la protection internationale dans l’Union européenne ainsi que des risques de profilage racial, de détention de facto et de refoulements que pourrait engendrer sa mise en œuvre. Elles signalaient notamment :
La société civile et des ONG de droits humains ont régulièrement fait état de violations systématiques des droits fondamentaux des personnes en quête de sécurité, en particulier des communautés racialisées, en leur refusant l’accès aux abris, aux services et à l’asile et en recourant à des refoulements en masse. Tout cela, les politiques qui cherchent à criminaliser l’aide aux réfugié·e·s et migrant·e·s, et même la mobilité en général, contribue à un rétrécissement de l’espace civique. La Commission a présenté le nouveau pacte comme une « solution » aux normes inégales dans la mise en œuvre d’un régime d’asile européen commun dans les États membres. Pourtant, le pacte ne fait rien pour remédier à cette situation ni pour soutenir les États membres qui reçoivent un grand nombre d’arrivées aux frontières extérieures. Le principe du premier pays d’entrée est maintenu, il n’y aura pas de relocalisation obligatoire des personnes sauvées – une initiative qui aurait pu apporter des solutions humaines et durables grâce à la répartition proportionnelle des demandeur·euse·s d’asile dans toute l’Europe. Au lieu de cela, les États membres sans frontières extérieures de l’UE peuvent éviter le partage des responsabilités en finançant la fortification des frontières dans les États membres frontaliers ou en finançant des projets douteux dans des pays non membres de l’UE. »
Cette réforme s’inscrit dans la continuité des logiques sécuritaires et répressives déjà largement éprouvées ces dernières décennies qui ont engendré toujours plus de violences, de drames et de violations des droits, en plus d’être profondément inefficaces. En total décalage avec les réalités migratoires, les représentants au Parlement ont aujourd’hui fait le choix de la fermeture et du rejet, alors que de nombreuses initiatives partout en Europe nous ont prouvé qu’un accueil digne et solidaire était possible.
La Cimade réitère son appel à un changement radical des politiques migratoires européennes, fondée sur le respect des droits humains et la protection de toutes et tous.
Auteur: Pôle Europe et International
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