Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Les récentes campagnes et élections présidentielles de 2007 ont follement passionné les réfugiés politiques hébergés par la CIMADE de Massy à tel point qu’ils se sont prononcés plutôt que les français au moyen des urnes sur le nom du futur président de la France…
"Cher lecteur, chère lectrice, cet article vous fait peut-être sourire étant donné que la France n’accorde pas le droit de vote aux réfugiés politiques présents sur son territoire. Néanmoins, ces derniers même en qualité de citoyen de seconde zone ne s’empêchent pas le plaisir de s’intéresser aux activités politiques françaises voire de jouer le jeu en spectateurs fanatiques. En effet comment les choses se passeraient-elles autrement puisque la politique française les affecte au même titre que les citoyens français à part entière ?
Les récentes campagnes et élections présidentielles de 2007 ont follement passionné les réfugiés politiques hébergés par la CIMADE de Massy à tel point qu’ils se sont prononcés plutôt que les français au moyen des urnes sur le nom du futur président de la France…
Sous l’initiative et la direction des responsables du Conseil de vie sociale (CVS) au Foyer CIMADE de Massy, les élections présidentielles se sont déroulées dans un climat démocratique, transparent en suivant les normes électorales françaises. Ainsi Vendredi soir, le 5 Mai 2007 à 20h30 , tous les « cimadiens » inscrits sur la liste électorale ont répondu massivement au rendez-vous. Après la présentation sommaire des projets politiques de chaque candidat à la présidence de la République par le président de la CVS, les électeurs se sont dirigés dans les isoloirs et chacun s’est exprimé comme bon lui semblait. Les membres de l’équipe social ont supervisé ces élections dans le but de garantir leur bon déroulement.
Les résultats de ces élections sont étonnants et donnent beaucoup à réfléchir. La candidate Madame Ségolène Royale fut plébiscité à 80,00 % des urnes contre 7,00 % du candidat Monsieur Nicolas Sarkozy, l’actuel Président de la République française. Les autres ont eu autant et moins que lui. Le plus malheureux des candidats fut Monsieur Le Pen qui obtint 0,00 %. Qu’observe-t-on de cette élection ? Et pourquoi ?
Si nous prenons ces élections dans leur contexte à savoir qu’elles ont été organisées et passées par des réfugiés politiques d’une part et d’autre part elles qu’elles ont eu lieu avant le premier tour des élections présidentielles en France, plusieurs idées envahissent mon esprit…
Le fait de s’être associés aux français pendant les élections est à mon avis un message fort adressé aux autorités françaises pour leur rappeler qu’avant d’être contraints de fuir leurs pays, ces hommes et ces femmes étaient des citoyens avec des droits, dont celui d’élire leurs dirigeants. La France étant leur pays d’asile, leur nouvelle patrie, ses dirigeants sont automatiquement les leurs. Donc ils attendent impatiemment leur réhabilitation au droit de vote qui, en toute justice, devrait être acquis d’office dès réception du statut de réfugié par l’OFPRA, et serait le premier facteur d’intégration en France.
Par ailleurs ces résultats montrent aussi que les réfugiés ne sont pas indifférents à la vie politique française et elles ont une même lecture de la politique française que les citoyens français. Notez bien cette forte ressemblance dans le choix du président de la République. Les deux candidats qui sont apparus au second tour des élections présidentielles ont été retenus par les électeurs « cimadiens ». Toutefois, l’écart des urnes entre Ségolène et Sarkozy lancent un grand débat sur les motivations réelles des réfugiés qui ont souhaité comme président de la République Mme Royale au lieu de Monsieur Sarkozy.
Ces résultats ne témoignent-ils pas un certain malaise qu’ils ont eu avec les gouvernements chiraquiens dont Monsieur Sarkozy a toujours porté les couleurs, malaise dû à la politique de durcissement en matière d’immigration ? Ne lancent-ils pas également un débat sur la politique d’intégration des réfugiés politiques en France ? Le fait de ne s’être pas laissé séduire par l’excellente présentation des projets politiques remplis de belles promesses du Président de la République ne cache peut-être pas une crise de confiance due à des espoirs antérieurement déçus ? Ou ont-ils pris le candidat Sarkozy, pourtant fils d’un immigré, comme quelqu’un qui s’il est placé à la tête de la France sera un instrument plus dangereux au service des français xénophobes ? Le temps nous le dira.
En attendant ce qu’il y a le plus à retenir de ces élections, c’est que dans les rangs des réfugiés politiques, il y a des amoureux de la politique de Sarkozy qui, malgré les difficultés nombreuses rencontrées dans leur marche vers l’intégration en France, regardent au delà pour voir les choses objectivement, apprécie ce qui est appréciable et déteste ce qui est détestable".
> Lien vers le decret 2004-287 du Conseil de la Vie sociale
rnElidad. M – Réfugié
Auteur: Service communication
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