Ecoutez-moi, j’ai quelque chose à dire.
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Le Bureau d’Oran de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’homme a pris connaissance de cas de refoulement collectif dont ont été victimes des migrants, femme et homme, originaires de l’Afrique subsaharienne au sein de la ville d’Oran.
Ce refoulement collectif, interdit par la loi, fait suite à la tenue de procès expéditifs et de non respect de la possibilité de recours inscrite dans la loi 08/11 du 25 juin 2008 relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, dont l’effet est suspensif du refoulement.
Ce non respect de la loi est aggravé par le fait qu’il y a eu séparation des enfants et de leurs familles (le plus souvent la mère) puisque les enfants sont restés au sein de la ville d’Oran après un passage au sein du siège de la sureté de la Wilaya d’Oran et se trouvent actuellement en situation de danger puisque éloignés de leur parents qui ont été acheminés comme du bétail vers la ville de Tamanrasset. Les migrants d’origine camerounaise, nigérienne et malienne dorment à même le sol sans couverture et se partagent en guise de nourriture une ration d’une boite de lait pour cinq personnes et de deux baguettes par jour par personne.
D’après les informations il y aurait actuellement plus de 14 femmes et prés d’une centaine d’hommes.
Le Bureau d’Oran tient à souligner que certaines arrestations se sont déroulées alors que les personnes avaient accouché, cas de Mme Michelle Gono qui a été arrêté à l’hôpital d’Oran une journée seulement après qu’elle ait accouché et qui a séjourné avec son bébé d’un jour dans les cachots du siège de la sureté de Wilaya, ou allaient tenter de faire soigner leur enfant à l’hôpital, cas de Mme Aminattou Diolo qui devait faire soigner son gosse âgé de 5 mois et qui a été arrêté et embarqué avant même que son enfant ne reçoive des soins.
Ces actes tous contraires à la loi 08/11 du 25 juin relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie sont contraires aux affirmations faites par le représentant permanent de l’Algérie auprès des nations unies à Genève lors de son rapport fait devant le comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants les 26 et 27 avril 2010.Ils indiquent le peu de considération faite à des êtres humains dont le seul tort est de vouloir fuir leur pays pour atteindre des cieux plus cléments.
Le Bureau d’Oran de la LADDH ne peut que dénoncer ce comportement indigne d’un pays comme l’Algérie qui a été le porte flambeau de la solidarité que ce soit au sein de l’espace Africain ou en d’autres espaces.
Le Bureau d’Oran demande à court terme que soit bloqué ce refoulement car il y va de la vie et de la mort des personnes qui doivent être refoulées mais aussi d’enfants innocents qui attendent au niveau de la ville d’Oran de voir leurs parents comme nous demandons la sanction de tous ceux qui ont pris de telles décisions inhumaines.
Le Bureau d’Oran revendique l’élargissement de la couverture sanitaire à ces personnes qui meurent dans l’isolement et la crainte d’être découvert et ce à travers une application stricte de la loi et même de son amendement pour apporter les soins et l’éducation nécessaires à toutes les familles.
La vie humaine et le respect des droits de la personne humaine ne dépendent ni de la situation sociale des personnes, ni de la couleur de leur peau et encore moins de la couleur de leur passeport. Nous ne pouvons critiquer les autres pays pour le traitement discriminatoire qu’ils infligent à nos compatriotes ou à d’autres minorités et faire pire que cela pour ceux et celles qui ont le malheur de vouloir traverser notre pays vers les terres Européennes.
Bureau d’Oran de la LADDH
(Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme)
Kaddour CHOUICHA
Auteur: Service communication
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